Le ministère de l'Intérieur a fait état mardi à l'aube de 1'173 véhicules brûlés et de 330 interpellations, au cours de la 12ème nuit consécutive de violences.
Intervenant dans la soirée sur la chaîne de télévision TF1, après une 11ème nuit de violences d'un degré inégalé, Dominuque de Villepin a affiché sa fermeté en assurant une nouvelle fois qu'un retour à l'ordre était prioritaire.
Il a annoncé que le président Jacques Chirac avait décidé de convoquer un conseil des ministres mardi matin pour permettre "aux préfets de recourir au couvre-feu s'ils l'estiment utile", conformément à une loi de 1955 sur l'état d'urgence. La mesure pourrait être appliquée dès mercredi.
Près de 10'000 agents de l'ordre déployés
Il a en outre indiqué que 1'500 membres supplémentaires des forces de l'ordre seraient envoyés sur le terrain, en plus des 8'000 hommes déjà déployés. Le Premier ministre en a aussi appelé "à la responsabilité des parents pour que le calme puisse revenir" et promis le rétablissement d'aides financières aux associations de quartier, abaissées depuis le retour de la droite au pouvoir en 2002.
Le premier décès lié aux émeutes
Sur le terrain, la situation a continué d'empirer et un sexagénaire frappé vendredi par un jeune à Stains (banlieue nord de Paris), où venaient de se dérouler des troubles, a succombé lundi à ses blessures. Il s'agit du premier décès lié aux émeutes, qui ont démarré le 27 octobre après la mort accidentelle de deux adolescents d'origine malienne et tunisienne à Clichy-sous-Bois, près de Paris.
12ème nuit de violences
Le ministère de l'Intérieur a fait état mardi à l'aube de 1'173 véhicules brûlés et de 330 interpellations, au cours de la 12ème nuit consécutive d'émeutes. Quatre agents des forces de l'ordre ont en outre été blessés durant la nuit.
Des violences étaient signalées notamment dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis (région parisienne), ainsi qu'à Marseille, Toulouse, Lille et Strasbourg, notamment.
RSR/tsr.ch/agences
Une révolte organisée
La police, qui doit à tout prix éviter une "bavure" qui pourrait rendre la situation encore plus incontrôlable, affronte des petits groupes de jeunes encagoulés, armés de cocktails Molotov et de
barres de fer.
Ces jeunes se coordonnent de plus en plus efficacement, grâce aux téléphones portables et à
l'internet où des "blogs" appellent à l'émeute.
Certains casseurs n'ont que 12 ou 13 ans et promettent de "tout cramer". Ils clament leur haine du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui avait qualifié de "racaille" les délinquants des banlieues avant les violences.