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Le président iranien propose de transférer Israël en Europe

Mahmoud Ahmadinejad en conférence de presse
Mahmoud Ahmadinejad en conférence de presse
Le président iranien ultra conservateur Mahmoud Ahmadinejad a provoqué une nouvelle polémique, jeudi.

Il a proposé que l'Allemagne et l'Autriche accueillent sur leurs territoires l'Etat d'Israël, qualifié par ailleurs de "tumeur".


Moins de deux mois après avoir scandalisé la communauté internationale en appelant à "rayer Israël de la carte", Mahmoud Ahmadinejad est revenu à la charge, en demandant à ces deux pays européens de donner un "morceau de terre" à Israël, s'ils s'estiment coupables de massacres de juifs pendant la 2e guerre mondiale.





Israël a qualifié ces propos de "scandaleux et racistes" et les pays occidentaux les ont condamnés avec force. La Maison Blanche s'en est émue en évoquant ses "inquiétudes au sujet du régime iranien". Le chancelier autrichien Wolfgang Schuessel a parlé "d'une gaffe scandaleuse" et son homologue allemande Angela Merkel les a rejetés comme "totalement inacceptables".


Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, s'est lui aussi déclaré choqué. Il a appelé tous les Etats membres de l'organisation à combattre de tels démentis et à éduquer leur population sur les faits historiques qui sont bien établis sur l'Holocauste.

Une interview à la télévision


Le président iranien a tenu ces propos dans une interview à la télévision satellitaire iranienne Al-Alam, depuis La Mecque en Arabie saoudite, où il a participé à un sommet de l'Organisation de la conférence islamique.


"Maintenant que vous croyez que les juifs ont été opprimés, pourquoi les musulmans palestiniens doivent-ils en payer le prix"? a dit Mahmoud Ahmadinejad. "Bon, vous les avez opprimés, donnez un morceau de terre européenne au régime sioniste pour qu'il y établisse le gouvernement qu'il veut et nous le soutiendrons".





"Que l'Allemagne et l'Autriche donnent deux ou trois de leurs provinces au régime sioniste et le problème sera réglé à la racine", a encore dit le président iranien élu en juin.





Après son appel à "rayer Israël de la carte" en octobre, la diplomatie iranienne avait tenté d'atténuer ces propos en expliquant qu'ils niaient simplement toute légitimité à l'Etat israélien.

Soutien au révisionnisme


Dans son interview à la chaîne iranienne, Mahmoud Ahmadinejad a aussi fait référence aux historiens révisionnistes, qui ont bonne presse dans les médias officiels et s'y voient régulièrement offrir des colonnes pour exposer leurs thèses.





"N'importe quel chercheur qui nie l'existence du génocide avec des preuves historiques est poursuivi durement, emprisonné et condamné" dans les pays européens, a-t-il dit.





Selon lui, "les pays européens insistent sur le fait qu'ils ont commis un génocide juif pendant la deuxième mondiale", et, "qu'en conséquence, ils doivent soutenir le régime d'occupation à Al Qods (Jérusalem). Nous n'acceptons pas cela".

Israël : une tumeur


Qualifiant l'Etat d'Israël de "tumeur", il a réitéré la position traditionnelle de Téhéran sur l'organisation d'un référendum "des populations natives de cet endroit", excluant donc la population juive arrivée après la deuxième guerre mondiale, "afin qu'elles déterminent leur propre régime".





La négation d'Israël est un dogme fondateur de la République islamique, et Mahmoud Ahmadinejad a souligné que "la meilleure solution est la résistance pour amener les ennemis du peuple palestinien à la réalité et qu'ils acceptent le droit du peuple palestinien à un territoire".





Il a repris ainsi la ligne exposée en octobre par le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui avait déclaré que "la résistance palestinienne" ferait tomber le "régime sioniste".

Un référendum


Mahmoud Ahmadinejad a fustigé un processus de négociation du conflit israélo-palestinien, qui mène selon lui à une impasse, en remarquant ue "cela fait quarante ans qu'on négocie".





"La solution pacifique est un référendum en Palestine ou un référendum du peuple palestinien et des peuples musulmans", a-t-il ajouté, sans préciser ses modalités. Les autorités iraniennes ont expliqué par le passé qu'un tel scrutin devrait porter sur l'avenir de la terre de Palestine.


RSR/agences

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