Le Conseil fédéral a fixé mercredi ce nouvel objectif stratégique au géant jaune pour la période 2006- 2009. Vu les expériences concluantes faites jusqu'à présent, il n'a pas été nécessaire de remanier entièrement les orientations stratégiques définies tous les quatre ans en collaboration avec La Poste, affirme le gouvernement.
Face à une concurrence croissante des opérateurs privés, le but premier est de réduire progressivement la dépendance de La Poste à l'égard du monopole en développant de nouveaux produits et marchés.
La Poste doit donc optimiser davantage ses coûts et élargir ses secteurs d'activité. Elle peut conclure des accords de coopération non seulement en Suisse, mais aussi à l'étranger. Toutes les formes restent ouvertes, de la participation, aux alliances en passant par la création de sociétés, précise le Conseil fédéral.
Gestion professionnelle
Celui-ci fixe toutefois certaines conditions: ces coopérations doivent être «gérées de manière professionnelle et tenir suffisamment compte des risques». Elles doivent s'inscrire dans le cadre du mandat de prestations et tenir compte des possibilités financières et des ressources en personnel de La Poste.
Ces coopérations doivent en outre «renforcer l'activité principale de l'ex-régie en Suisse ou obéir à une autre forme de stratégie industrielle». Elles doivent aussi contribuer à réaliser les objectifs stratégiques et à garantir ou augmenter à long terme la valeur de l'entreprise.
Transports
Avec un résultat d'exploitation attendu «convenable», cette hausse de la valeur s'inscrit dans la perspective de libéralisations supplémentaires. Les bénéfices doivent assurer en priorité l'augmentation progressive des fonds propres jugés nécessaires, ainsi que l'assainissement de la caisse de pensions.
Le gouvernement attend en particulier de l'ex-régie qu'elle crée de nouvelles sources d'expansion dans le trafic voyageurs en tant que fournisseur de système, dans la gestion des réseaux de transport, dans le trafic touristique et les réseaux urbains.
De manière ciblée, La Poste devra développer de nouvelles offres et de nouveaux modèles commerciaux pour générer de la croissance, garantir durablement sa rentabilité et explorer de nouvelles possibilités visant à financer le service universel.
Régions et emploi
Dans le cadre des possiblités qu'offre la gestion de l'entreprise, le géant jaune devra tenir compte des répercussions de ses activités sur le développement territorial et des attentes des régions pour une répartition équitable des emplois, précise le Conseil fédéral.
En matière de personnel, le gouvernement attend de La Poste qu'elle définisse dans des conventions collectives les conditions de travail valables tant pour la maison mère que pour les unités transférées dans les sociétés suisses du groupe. En cas de problèmes économiques et structurels, elle devra faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter des licenciements par des mesures prises à temps.
La Poste doit également se profiler sur le marché des services financiers. Sur les marchés logistiques, il lui incombe de garantir les importations et exportations et, en concluant des alliances, permettre à ses clients d'accéder aux réseaux mondiaux.
RSR/Agences