Le gouvernement valaisan estime que cette action a peu de chance d'aboutir.
«Avec d'autres associations et quelques privés, nous déposerons notre recours à la mi-janvier auprès du Tribunal fédéral», a indiqué Alain Cottagnoud, le président de l'association Canis, qui lutte pour la tolérance entre les propriétaires et non-propriétaires de chiens. Ce dernier confirmait une information diffusée vendredi par la radio régionale «Rhône FM».
Selon M. Cottagnoud, la décision du canton est arbitraire et ne respecte pas le principe de la proportionnalité garanti par la constitution. Canis remet également en cause l'applicabilité de la loi cantonale à l'égard des touristes détenant les chiens interdits.
Effet suspensif espéré
Si elle refuse le principe d'interdire certaines races de chiens, l'association Canis défend en revanche les actions misant sur la prévention. «Les contrôles doivent être renforcés, pas seulement sur la race mais sur les lignées et sur les conditions d'élevage», insiste Alain Cottagnoud.
En déposant son recours, Canis espère obtenir l'effet suspensif. L'interdiction décidée par le gouvernement valaisan entre en effet en force dès le 1er janvier 2006. «Si nous n'obtenons par cet effet suspensif, nous retirerons notre recours car nos chances de gagner seront alors trop minces», a encore expliqué M. Cottagnoud.
Peu de chances
De son côté, le conseiller d'Etat Thomas Burgener indique que le canton s'en remet à la justice. Il estime toutefois que ce recours a peu de chance d'aboutir et conteste en particulier le reproche lié à l'élément de proportionnalité.
«Notre mesure concerne seulement 1,7 % des chiens du canton», souligne-t-il. «Beaucoup de gens se préoccupent du bien-être des chiens, le gouvernement s'inquiète pour sa part de la sécurité des personnes», ajoute encore M. Burgener.
12 races interdites
Le gouvernement valaisan a décidé au début décembre d'interdire sur son territoire la détention de douze races de chiens jugées potentiellement dangereuses. Cette décision faisait suite au décès d'un enfant mort sous les crocs de trois pitbulls à Oberglatt (ZH).
Les propriétaires de tels animaux ont jusqu'en septembre 2006 pour s'en défaire. De plus les touristes détenant des chiens interdits ne pourront plus séjourner plus de trente jours en Valais. Durant cette période, les chiens devront être tenus en laisse et munis d'une muselière.
Traçabilité exigée
L'Association romande des éleveurs de chiens de race ne veut pas non plus d'une «punition collective» des chiens. Elle met en cause les «maîtres inconscients, importations sauvages et élevages clandestins», dans un communiqué diffusé vendredi. Comme remède, l'association préconise une «parfaite traçabilité» du chien: tout détenteur doit pouvoir prouver où et comment il a acquis son animal.
Pour les éleveurs, toute morsure ou comportement agressif doit être dénoncé par les médecins et les vétérinaires. Si le chien est considéré comme dangereux, des mesures doivent être prises «à l'encontre du détenteur, voire du chien lui-même», juge l'association.
RSR/agences