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Scènes d'exécutions sur téléphone portable

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Les premiers cas ont été dénoncés en juin dernier en Suisse alémanique
La police d'Appenzell Rhodes-Extérieures a confisqué un téléphone portable sur lequel étaient enregistrées des scènes d'exécutions «de la pire espèce». Son propriétaire, un adolescent de 17 ans, avait trouvé ces vidéos sur Internet.

Le porte-parole de la police a confirmé l'information parue mardi dans «20 Minuten», mais n'a pas voulu en dire plus.


Les vidéos découvertes sur le téléphone portable de l'adolescent font penser aux «snuff movies». Ces films courts diffusés sur Internet représentent un meurtre, souvent précédé de pornographie avec viols de femmes ou d'enfants. Généralement, on ne sait pas si ces actes ont été commis réellement ou s'ils ont été joués. La représentation et la consommation de telles scènes de violence sont interdites en Suisse. Elles peuvent faire l'objet d'une amende.


Une pratique venue d'Outre-manche


En juin dernier, les premiers cas de «happy slapping», ou «agression pour s'amuser», ont été dénoncés en Suisse alémanique. Cette pratique venue du Royaume-Uni est apparentée aux «snuff movies». Elle consiste à violenter sans raison des personnes dans la rue pour les filmer.


Le Ministère public bâlois a ainsi ouvert une procédure pénale contre deux écoliers de treize ans qui ont frappé sans raison un autre écolier et ont filmé la scène avec leur téléphone portable. D'autres écoliers ont assisté à la scène sans intervenir.


A Winterthour, quatre jeunes Zougois avaient tabassé un adolescent de quinze ans lors d'une excursion. L'un d'eux avait filmé la scène avec son téléphone portable. La police avait pu les arrêter.


Dans certains cas, il s'agit d'agressions très graves. Début mai en Angleterre, deux jeunes de 18 ans ont été condamnés à six ans et demi de prison pour avoir mis le feu à un homme et filmé la scène. La victime, qui a failli en mourir, dormait sous un abribus près de Manchester lorsque les jeunes l'ont attaqué.


Incertitudes sur l'ampleur du phénomène


Le porte-parole de la police fédérale (fedpol), Guido Balmer, ne peut pas dire dans quelle mesure ces vidéos violentes sont répandues en Suisse. La poursuite de ces délits est du ressort des cantons. Il rappelle que le Service de coordination fédéral Criminalité sur Internet a traité 6'500 cas en 2004. Environ un pour-cent concernaient des scènes de violence, près de la moitié relevaient de la pornographie, un tiers concernaient des spams.


RSR/ATS

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