Des travailleuses bangladaises travaillent dans une usine de confection à Savar, dans la banlieue de Dacca (Bangladesh). [AFP - Mehedi Hasan / NurPhoto]
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La fast fashion: stop ou encore?

Au cours des quinze dernières années, la consommation mondiale de vêtements a plus que doublé. Le renouvellement incessant des collections de certaines marques nous conduit à acheter toujours plus d’habits bon marché, de qualité médiocre, que nous portons en moyenne moins d’un an. La fast fashion, cette mode jetable, a des conséquences environnementales et sociales majeures. Mais les temps changent, le marché des vêtements de seconde main connait un développement important et des petites marques de vêtements durables trouvent leur public. Serait-ce le début de la fin pour l’industrie de la fast fashion ? La crise que nous traversons va-t-elle accélérer ce processus ?

Reportages de Catherine Erard
Réalisation : Jean-Daniel Mottet
Production : Véronique Marti

1er épisode

Vendre à tout prix

Vous n’arrivez jamais à trouver une vendeuse disponible pour vous conseiller dans un magasin de la fast fashion ? C’est normal et voulu. L’emploi du temps des vendeuses est strictement réglementé et celles qui s’attardent trop avec un·e client·e reçoivent un blâme. Deux anciennes employées témoignent de cette pression constante. Une styliste de maroquinerie qui dessine près de cent sacs par an, déplore le manque de créativité du secteur.

La Fast Fashion a engendré l'accélération de la consommation et l'accélération du renouvellement des collections vestimentaires. [Keystone - AP Photo/Jessica Gow]Keystone - AP Photo/Jessica Gow
Fast fashion 1/5 Vendre à tout prix / Vacarme / 25 min. / le 8 juin 2020

2e épisode

Zara vs Paco Rabanne

La fast fashion que nous achetons en Europe, est le plus souvent produite à l’étranger. Dans son entreprise de mille ouvriers à Casablanca, Hichem Mghirbi fabrique des vêtements à la fois pour la mode jetable et pour des marques de luxe. Cette année, Filmod fête ses vingt-cinq ans d’existence et son patron a pu constater l’accélération des cadences de fabrication, la réduction des délais de production et la pression sur les prix. L’industrie marocaine du textile ne pourra, selon lui, résister qu’en montant en gamme. Et la récente crise du Covid-19 semble lui donner raison.

Hichem Mghirbi, directeur de Filmod, Casablanca. [RTS - Catherine Erard]RTS - Catherine Erard
Fast fashion 2/5 Zara vs Paco Rabanne / Vacarme / 25 min. / le 9 juin 2020

3e épisode

Les toutes petites mains du textile

Sur les chaînes de confection, Saïda s’est longtemps occupée de la fourrure. Aujourd’hui elle a des problèmes respiratoires et l’usine de Tanger pour laquelle elle travaillait depuis 25 ans a brusquement fermé en début d’année. Elle n’a reçu ni son dernier salaire, ni aucune indemnité de chômage. De plus, elle a réalisé récemment que son employeur, tout en ayant encaissé ses cotisations sociales, ne les avait pas versées. Elle ne bénéficie plus d’aucune couverture médicale.

Des travailleuses bangladaises travaillent dans une usine de confection à Savar, dans la banlieue de Dacca (Bangladesh). [AFP - Mehedi Hasan / NurPhoto]AFP - Mehedi Hasan / NurPhoto
Fast fashion 3/5 Les toutes petites mains du textile / Vacarme / 25 min. / le 10 juin 2020

4e épisode

En mode durable

Des machines à tricoter transformées remplissent l’appartement de Valentine Ebner. Elles permettront de fabriquer localement des pulls sans couture, créés par de jeunes stylistes. Du côté de Product DNA, Robin Cornelius met en place une traçabilité de toutes les étapes de production d’un vêtement. La petite marque de vêtement durable Loom de Julia Faure, n’a pas souffert des semaines de confinement. Pourtant, selon elle, les marques durables ne peuvent pas être une alternative à la fast fashion, la seule solution serait d’acheter moins d’habits.

Une femme regarde des vêtements dans une "ressourcerie", un magasin associatif et solidaire qui collecte et répare les articles perdus pour les revendre à bas prix. [AFP - Thomas Samson]AFP - Thomas Samson
Fast fashion 4/5 En mode durable / Vacarme / 25 min. / le 11 juin 2020

5e épisode

L’impossible recyclage?

La plupart des vêtements de la fast fashion qui arrivent dans l’usine de tri de Texaid sont en trop mauvais état pour être proposés à la seconde main. Ils finiront en laine d’isolation. Mickael Emmenegger, est responsable du développement durable dans l’usine de Schattdorf. Il aimerait développer la valorisation du textile usagé. L’élaboration d’un fil épais et grisâtre issu de vieux textile est en phase de test. Il permettrait de faire des tapis à l’esthétique discutable. Aujourd’hui, aucune économie circulaire n’existe pour le textile.

Une photo prise le 25 juin 2019 montre une pile de vêtements d'occasion au centre de recyclage textile de l'entreprise sociale française "Le Relais" à Diamniadio, au Sénégal. A Diamniadio, où l'entreprise sociale française Le Relais est implantée depuis 2006, 51 collaborateurs sont chargés du tri de 200 à 250 tonnes de vêtements d'occasion par an. [AFP - Mariama DARAME]AFP - Mariama DARAME
Fast fashion 5/5 Lʹimpossible recyclage? / Vacarme / 25 min. / le 12 juin 2020