La beauté peut-elle soigner?

Dans le Service de médecine interne de l’hôpital de Lyon Sud, la psychologue Laure Mayoud propose des prescriptions de beauté. Elle a créé une artothèque et une poéthèque, et propose à la personne hospitalisée de se choisir un tableau, un poème, à savourer le temps du séjour. Agnès raconte comment un tableau lui a permis de s’évader et de créer un lien différent avec les soignant.e.s. Quant à Pierre Lemarquis, neurologue, il est persuadé que l’art, qui sculpte et caresse notre cerveau, guérit.

Domaine public / Wikimedia Commons - Félix Vallotton

Jeanne a longtemps porté ses kilos en trop et erré de régimes en thérapeutes. C’est au Centre d’éducation thérapeutique du patient.e des Hôpitaux Universitaires de Genève qu’elle expérimente le jardin thérapeutique. Dans un groupe animé par l’art-thérapeute Marie Lanier, elle va toucher, sentir, découvrir les plantes d’un jardin au cœur de l’hôpital, en pleine ville, et découvrir son propre jardin intérieur. Alain Golay, Chef du service diabétologie, nutrition et éducation thérapeutique du patient, privilégie une approche globale du patient depuis plus de vingt ans. Pour lui, l’art aide à prendre soin de soi.

Nicolas Thibaut / Photononstop via AFP - Van Gogh

«C’est beau!» L’expression ponctue la journée de travail à l’atelier du CREAHM de Villars-sur-Glâne, atelier dit d’art «différencié». Sans avoir les mots pour décrire leurs œuvres, Pascal, Guy, Bernard, Maud et Christelle, doués d’un talent créatif certain, ressentent l’art tel un baume au cœur. Laurence Cotting, l’une des responsables de l’atelier, accompagne tout en subtilité ces artistes marginalisés par leur handicap mental ou psychique.

Libre de droits - Maude Vonlanthen

Et si l’art contaminait le CHUV ? C’est le pari de Karine Tissot, historienne de l’art, nouvelle directrice du Service des activités culturelles de la cité hospitalière avec ses 13 000 employé.e.s et 50 000 patient.e.s. Ce jour-là, l’œuvre de l’artiste Emmanuel M’Bessé est sous l’œil des patient.e.s et des soignant.e.s. dans le hall d’entrée. Tandis qu’au 17e étage, Guillaume Roulet, chef du Service de physiothérapie, discute avec Anne Dieizi, responsable du projet information patient du CHUV. Ils débattent de l’accrochage de tableaux dans le couloir pour rendre les parcours de soins plus conviviaux.

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Jared et Jayden, deux jumeaux nés prématurément, participent à une étude pour mesurer l’effet de la musique sur le développement du cerveau immature. À des périodes précises de la journée, ils écoutent un morceau de musique de 8 minutes composé spécialement par Andreas Vollenweider. Pour Petra Huppi, cheffe du Service du développement de l’enfant aux HUG, qui a suivi la centaine d’enfants impliqués, les stimuli auditifs permettent une meilleure connexion entre les deux hémisphères cérébraux.

AFP - © Luisa Ricciarini / Leemage.