Rituels sans Dieu

En Suisse, c’est l’état civil qui tient les registres de naissance, de décès, de naturalisation ou de mariage. Il régularise la vie de la population et donne aux moments clés de l’existence un statut légal. Mais avec la perte de vitesse des cérémonies religieuses, les services de l’état civil se retrouvent souvent chargés de l’organisation des moments symboliques et rituels comme les mariages. Un défi pour les officiers et officières qui doivent répondre à des attentes de plus en plus variées.

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Marquant l’entrée dans la vie et dans la communauté des chrétiens, le baptême était une étape incontournable de la vie des Suisses et des Suissesses. Or, en 2018, seuls 34 % des enfants ont été baptisés. Cela signifie-t-il qu’aucun rituel n’a marqué la naissance de la majorité des enfants ? Alors que, dans une maison de naissance de Fribourg, des parents pensent à la naissance prochaine de leur bébé, un couple neuchâtelois évoque le rituel aux résonnances celtiques et amérindiennes imaginé pour accueillir leur enfant sur cette terre.

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En démocratie, après les élections, vient le moment particulier et émouvant de la prestation de serment. Une trace du sacré dans la vie politique. Pourquoi la seule voix du peuple ne suffit-elle pas à donner la légitimité d’incarner le pouvoir ? Que recouvre symboliquement les cérémonies d’assermentation qui marquent l’entrée dans de nombreuses fonctions comme celle d’avocats ou de policiers ?

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La crise sanitaire nous a montré à quel point il est difficile d’initier le deuil d’un proche sans s’appuyer sur le moment rituel de la cérémonie d’adieu. Mais dans une société qui se laïcise, ces cérémonies se réinventent en dehors du cadre liturgique et sacré. Des célébrants et célébrantes proposent désormais des cérémonies laïques sur mesure qui permettent le recueillement et l’hommage au défunt.

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Après les naissances, mariages, décès et autres cérémonies civiles, existe-t-il de nouveaux évènements dans nos vies qui nécessiteraient l’invention de nouveaux rituels ? Pourquoi ne pas marquer d’un rite les reconversions professionnelles, les départs à l’étranger, les retraites ou les guérisons de lourdes maladies ? Après son divorce, Nicole a senti le besoin de célébrer le passage de la vie de couple à la vie de célibataire à travers une série de gestes symboliques qui lui ont permis de tourner la page d’une histoire douloureuse.

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