Les chiffres viennent d’être publiés, la National Oceanographic and Atmospheric Administration prévoit cette année entre 9 et 15 tempêtes tropicales (vents entre 63 et 118 km/h). 4 à 8 d’entre-elles pourront devenir des ouragans (vents de plus de 118 km/h), dont 2 à 4 sous forme majeure (vents de plus de 178 km/h).
La prévision s’accompagne d’une marge d’incertitudes relativement élevée : la probabilité que la saison soit proche de la normale est de 40%, contre 30 % pour une saison au-dessus de la normale et 30 % pour une saison sous la normale. L’écart est faible…
On précisera qu’une saison d'ouragans moyenne produit 12 tempêtes nommées, dont 6 deviennent des ouragans, 3 d’entre eux prenant la forme d’ouragans majeurs. Vous trouverez ci-dessous la liste des noms qui seront utilisés en 2019 pour les cyclones sur l’Atlantique.
Ces prévisions « proches de la normale » s’expliquent surtout par la présence d’eaux relativement chaudes à la surface de l’Atlantique équatorial. Synonymes de forte évaporation, ces dernières devraient assurer l’alimentation en air humide des cyclones tropicaux ces prochaines semaines, élément indispensable à leur maintien. L’intensification de la mousson africaine va également être déterminante en favorisant le développement de dépressions tropicales au large du Sénégal.
El Niño devrait pour sa part jouer un rôle de modérateur, en contribuant à la présence de phénomènes de cisaillements sur l’Atlantique équatorial. Caractérisés par des changements de force et de direction du vent en altitude, ces derniers auront en effet tendance à « déstabiliser » la circulation des courants à l’intérieur des cyclones tropicaux.
Evolution des conditions El Niño assez incertaine
El Niño sera déterminant sur l'Atlantique ces prochaines semaine mais la prévision reste assez délicate : l’épisode en cours est de faible intensité: la portée des phénomènes de cisaillement ne sera pas forcément aussi importante qu’avec un El Niño de grande ampleur; l’épisode pourrait par ailleurs se terminer à la fin de l’été, ce qui se traduirait par un regain d’activité cyclonique en automne.
Comme le montre le graphique ci-dessus, les derniers calculs de modèles montrent de manière unanime la persistance de conditions El Niño jusqu’en août. Pour l’automne, l’évolution est incertaine…
C’est dire l’importance du suivi des événements entre les îles du Cap Vert, les Caraïbes et le golfe du Mexique dans les semaines à venir. Officiellement, la saison des ouragans a commencé le 1er juin. Elle se terminera le 30 novembre.
Philippe Jeanneret, avec la National Oceanographic and Atmospheric administration