On parle de situation de foehn lorsqu’un courant d’altitude passe de manière perpendiculaire sur un relief. La seule présence d’un vent de Sud en altitude ne permet cependant pas de dire que ce dernier souffle dans les Alpes. D’autres facteurs doivent être examinés, notamment la répartition des pressions au sol.
Le foehn se manifeste en effet par une surpression entre les versants Sud et les versants Nord des Alpes. Voici les relevés au sol de ce lundi 16 décembre à 13h40. La pression au sol (QNH) est de 1021.1 hPa à la station de Stabio au Tessin, alors qu’elle ne dépasse pas les 1010 hPa sur le Plateau. Cette particularité – facile à reconnaître - est la principale signature du foehn.
Autre signature, la courbure des isobares (en rouge) qui a tendance à suivre la forme de l’arc alpin et que les météorologues appellent « genou de foehn ». Pour la petite histoire, plus ces différences de pressions sont élevées, plus le foehn sera fort dans les Alpes. Un écart de 10 hPa, comme celui observé aujourd’hui, s’accompagne de vents à près de 120 km/h sur le glacier des Diablerets…
On précisera qu’il faut une différence d’au moins 4 hPa entre Lugano et Zurich pour que le foehn souffle dans les vallées alpines. Cette différence doit être au moins de 8 hPa pour qu’il s’installe jusqu’en plaine. Si la pression est plus élevée à Zurich qu’à Lugano, le foehn se développera sur un axe Nord-Sud, on parlera alors de « foehn du Nord ».
Les premières manifestations du foehn
Certaines stations réagissent au foehn plus rapidement que d’autres. La station du Gütsch à 2283 m. dans le canton d’Uri est souvent l’une des premières se manifester, avec l’apparition de vents de secteur Sud/Sud-est. Même chose pour la station de Viège avec l’établissement des vents d’Est.
Comme le signale Max Bouët dans son ouvrage « Climat et Météorologie de Suisse-romande » (Payot – 1985), l’un des signes avant-coureurs du foehn est la Lombarde (vent de secteur Est/Nord-est). Lorsque, cette dernière s’installe sur la station de Montana au-dessus de Sierre, et parallèlement la pression atmosphérique est plus élevée au Tessin que sur le Plateau, c’est que le foehn n’est plus très loin...
Philippe Jeanneret