Il a fait 21.2 °C à Delémont dimanche après-midi, ce qui constitue un record pour mois de février. Le précédent record datait du 27 février 2961 avec 20.4°C. Du jamais vu également avec 18.4°C à Château D’Oex (1031m) ou à Adeldoden (1327m) avec 18°C.
Ailleurs, les records n’ont pas été battus mais on peut parler d’ambiance printanière, avec 19.1°C à Fahy (JU), 17.5°C à Courtelary (BE), 16.4°C à Genève, 15.2°C à Sion ou encore 15.1°C à la Chaux de fonds.
Temps d’Ouest particulièrement doux depuis la fin de l’année passée
Ces conditions exceptionnelles font suite deux premiers mois d’hiver particulièrement doux. Décembre 2019 a été marqué par un dépassement de 2.5°C de la norme 1981-2010, ce qui le place à la troisième place du hit-parade des mois de décembre les plus chauds. Même constat en janvier pour les régions de montagne situées au-dessus de 1000 mètres. Le mois arrive également en tête du classement au chapitre de l’ensoleillement au Nord des Alpes.
Sur la même lancée, le mois de février a été marqué par un premier pic de douceur entre le 2 et le 3, avec des 15°C en plaine. Un deuxième pic, sensiblement inférieur, a été enregistré entre le 9 et le 10 février. Pour rappel, la moyenne des maximas pendant le mois se situe entre 4 et 6 degrés sur les stations de plaine situées au Nord.
Cette douceur s’explique par une nette dominante des courants d’Ouest plusieurs semaines d’affilée. Porteurs d’air océanique relativement doux, ces derniers n’ont laissé que peu de place aux courants de Nord ou aux courants d’Est, synonymes d’épisodes froids.
Hiver en cours le plus doux depuis le début des mesures
Le mois n’est pas terminé mais les projections de Météosuisse montrent que les courants d’Ouest et la douceur resteront de mise ces deux prochaines semaines. L’hiver en cours devrait ainsi devenir le plus doux depuis le début des mesures, avec une probabilité de 90%. Voici l’écart à la norme, en tenant compte des dernières prévisions.
La fourchette se situe entre 2.6°C et 3.0°C, ce qui équivaut ou dépasse le record de l’hiver 2006-2007, où Météosuisse avait enregistré un écart de 2.6 degrés, par rapport à la norme 1981-2010. La probabilité que l’hiver en cours égale ou dépasse les écarts de 2016, 1990, 1989 ou 2014 est de 98%.
Autre constat (ci-dessus), les 7 hivers les plus doux, avec des écarts à la norme de 2°C et plus s’étalent sur la période 1980-2020. Seuls deux écarts similaires ont été mesurés entre le début des mesures en 1864 et 1980. On peut parler de signal clair de réchauffement...
Philippe Jeanneret, avec le concours de Mikhael Schwander de Météosuisse