Le 24 cycle solaire a duré 11 ans. Il a été le 4ème épisode le plus faible depuis le premier dénombrement de taches solaires en 1755. Il a également été le moins intense depuis 100 ans.
Son maximum s’est produit en avril 2014, avec un pic de 114 taches solaires, soit un chiffre bien inférieur aux 179 observés en moyenne. Son minimum a été constaté en décembre 2019 lorsque le nombre de taches solaires lissées sur 13 mois est tombé à 1,8.
Durant les huit derniers mois, l'activité du soleil a augmenté de manière progressive, ce qui signifie qu’un nouveau cycle a commencé. Ce dernier, le 25ème depuis 1755, devrait être assez faible. Son maximum est attendu en juillet 2025, avec un pic de 115 taches solaires.
"La rapidité avec laquelle l'activité solaire augmente est un indicateur de la force du cycle solaire", a déclaré Doug Biesecker, co-président du panel et physicien solaire au Centre de prévision de la météo spatiale de la NOAA. "Bien que nous ayons constaté une augmentation constante de l'activité des taches solaires cette année, le nouveau cycle est assez lent".
Le panel de scientifiques estime cependant que le 25ème cycle solaire va marquer la fin de l'affaiblissement de l'activité solaire, observé au cours des quatre derniers cycles. "Nous prévoyons que le déclin de l'amplitude du cycle solaire, au regard des cycles 21 à 24, est terminé", a déclaré Lisa Upton, Ph.D., co-présidente du panel et physicienne solaire de Space Systems Research Corp. "Bien que nous ne prévoyions pas un cycle solaire 25 particulièrement actif, de violentes éruptions solaires peuvent se produire à tout moment", a précisé M. Biesecker.
La prédiction du cycle solaire donne une idée approximative de la fréquence des tempêtes météorologiques spatiales de tous types, des pannes radio aux tempêtes géomagnétiques et aux tempêtes de rayonnement solaire. Elle est utilisée par de nombreuses industries pour évaluer l'impact potentiel de la météo spatiale dans les années à venir.
Impact moins marqué sur le climat depuis le XXème siècle
Les mécanismes du phénomène n’ont pas encore été mis à jour mais les scientifiques sont d’accord pour dire que nombre de tâches solaires est en corrélation avec la température terrestre, à l’image des événements du Petit-Age glaciaire qui s’est abattu sur l’Europe entre le début du XIVème siècle et la fin du XIXème siècle.
Pendant le minimum de Maunder, entre 1645 et 1715, le nombre de taches a été particulièrement bas à la surface du soleil. Le phénomène s’est accompagné d’un net fléchissement des températures. Des vagues de froid d’une extrême rigueur se sont abattues sur le Vieux Continent, à l’image des évènements de l’hiver 1708-1709, qui a été probablement le plus froid de la chrétienté.
Mais avec l’avènement de la révolution industrielle et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, l’impact du phénomène a nettement diminué au fil des décennies. Selon le dernier rapport du GIEC, l’impact des taches solaire sur la température terrestre est aujourd’hui 14 fois moins élevé que celui des émissions de C02 (voir ci-dessus). Le fait que la température terrestre ait continué d’augmenter pendant le 24ème cycle solaire, conforte cette idée.
Les observations se perfectionnent
De nouveaux satellites devraient permettre d'améliorer les observations du Soleil ces prochaines années. En 2024, avant le pic d'activité du 25 cycle solaire, la NOAA doit lancer un nouveau vaisseau spatial dédié à la prévision météorologique spatiale opérationnelle.
L'observatoire Space Weather Follow-On L-1 de la NOAA sera équipé d'instruments pour échantillonner le vent solaire, fournir des images des éjections de masse coronale et surveiller d'autres activités extrêmes du Soleil avec plus de détails qu'auparavant.
Un satellite géostationnaire opérationnel d'étude de l'environnement (GOES-U) de la NOAA devrait également être lancé en 2024. Il emportera trois instruments de surveillance solaire, dont le premier coronographe compact, qui aidera à détecter les éjections de masse coronale. Ces nouvelles observations permettront d'améliorer les prévisions météorologiques spatiales.
Philippe Jeanneret