Les jet-streams ou courants-jet sont des courants rapides. Ils se situent entre la troposphère (où la température décroît avec l’altitude) et la stratosphère (où la température croît avec l’altitude), généralement entre 7 et 16 kilomètres au-dessus du niveau de la mer. Ils peuvent s’étendre sur plusieurs milliers de kilomètres pour quelques centaines de large et quelques kilomètres d’épaisseur.
Cette circulation peut prendre la forme d’un courant-jet polaire, qui marque la limite avec l’air froid situé au Nord, ou d’un courant-jet subtropical qui se développe entre les régions équatoriales et les latitudes moyennes. Ce dernier est généralement plus faible.
La majeure partie des courants-jets circulent d’Ouest en Est et ont tendance à onduler sur les deux hémisphères.
Position atypique en milieu de semaine
Voici (ci-dessous) la position du jet-stream pendant la journée de mardi : il ondule entre le 40 et le 60 parallèle. Son amplitude est assez marquée, ce qui donne une forme relativement pointue au couloir dépressionnaire qui se situe entre le Nord de l’Espagne et la mer du Groënland. A l’avant de ce dernier, de l’air Méditerranéen remonte jusqu’aux Alpes tandis que de l’air polaire s’écoule de l’Islande jusqu’au Golfe de Gascogne.
Mercredi, la position du jet-stream devrait s’infléchir (voir ci-dessous), prenant une orientation Nord-Est sur le Nord de l’Europe : ce qui fera passer l’air froid sur les Alpes. La température passe ainsi de 8°C à 0° à 850 hPa, qui correspond à une altitude d’environ 1500 mètres
Jeudi, la position du jet stream devrait s’infléchir un peu plus (voir ci-dessous) prenant une orientation Est, ce qui fera revenir de l’air plus doux des Balkans vers les Alpes. La température devraient ainsi repasser à 8° C vers 1500 m. Cette valeur représente un excédent thermique de 4°C par rapport à la norme.
Les conséquences de l’évènement sont assez anodines dans le contexte actuel. Les choses peuvent cependant prendre une autre tournure pendant les mois d’hiver, dans la mesure où à ce moment de l'année, les courant d’Est amènent de l’air continental assez froid vers la Suisse.
La vague qui s’est abattue sur la Suisse en février 2012 – l’une des plus virulente des 20 dernières années – illustre assez bien le potentiel de telles situations (voir ci-dessus), les températures ne dépassant guère le -1°C à -2°C pendant près de deux semaines…
A surveiller ces prochaines semaines...
Philippe Jeanneret avec le concours d’Isabelle Fath, du Centre de Prévisions de Météosuisse à Genève