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Le satellite Metop-A prend sa retraite

Satellite d'observation MetOp-A [ESA]
Satellite d'observation MetOp-A - [ESA]
C’est une page qui se tourne, EUMETSAT a commencé il y a quelques jours à mettre hors service le satellite météorologique MetOp-A. Lancé il y a 15 ans, ce dernier a permis d’améliorer de manière significative la qualité des prévisions.

Lancé en octobre 2006, MetOp-A est le premier satellite d’une série de trois, issus du programme EUMETSAT Polar System (EPS). Il a été placé sur une orbite polaire héliosynchrone à 820 km du sol, avec une inclinaison de 98.7°. Contrairement aux satellites géostationnaires qui fixent le même point à une altitude de 36'000 km, il survole la totalité du globe tous les jours en passant au-dessus de chaque zone en début de matinée et en soirée.

Ensemble des satellites d''observation, mis en service par l'Agence Spatiale Européenne (ESA) [ESA]
Ensemble des satellites d''observation, mis en service par l'Agence Spatiale Européenne (ESA) [ESA]

Conçu pour fonctionner conjointement avec les satellites de la NOAA, MetOp-A fait le tour de la Terre en 100 minutes, soit 14 fois par jour. Son plafond opérationnel ne lui permet pas de prendre des clichés de l’ensemble du globe ; il fonctionne plutôt comme un scanner qui ne verrait de la terre qu'une bande au sol, avec l’avantage d’effectuer des mesures particulièrement précises.

Vue des instruments embarqués à bord du satellite Metop-A [ESA]
Vue des instruments embarqués à bord du satellite Metop-A [ESA]

Les équipements embarqués à son bord permettent notamment de mesurer la distribution verticale de la température, de l'humidité. Il peut également mesurer la hauteur de vague, les vents à différentes altitudes, l'humidité de surface au-dessus des terres ou encore l'ozone. A l’instar des mesures de hauteur de vagues (ASCAT), nombre de données sont libres d’accès sur Internet.

Outil essentiel pour la prévision

Le programme MetOp a permis d’améliorer de manière significative la qualité des prévisions du Centre Européen de Prévisions Météorologique à Moyen Terme (CEPMMT), en complément des mesures effectuées par les satellites géostationnaires et les réseaux d’observations terrestres.

La qualité des prévisions dépend en effet beaucoup de la manière dont l’atmosphère est représentée au moment de lancer les équations du temps, ce qu’on appelle « l’état initial ». MetOp-A a joué un rôle important dans ce domaine, par le nombre, la précision et la variété des mesures qu’il permet d’effectuer, en particulier au-dessus de zones dépourvues de systèmes d’observations au sol.

Graphique représentant la diminution d'erreur de prévisions, d'abord avec la mise en service de MetOp-A (en rouge), avec celles de MetOp-B et C (en bleu). [ECMWF]
Graphique représentant la diminution d'erreur de prévisions, d'abord avec la mise en service de MetOp-A (en rouge), avec celles de MetOp-B et C (en bleu). [ECMWF]

Le fait d’avoir lancé deux satellite supplémentaires, MetOP-B en 2012 et MetOp-C en 2018 a même permis d’aller plus loin. Le graphique ci-dessus montre l’impact de la mise en orbite de MetOp-A, puis de MetOp-B et C sur la qualité de la prévision dans l’hémisphère Nord et dans l’hémisphère Sud. La diminution du pourcentage d’erreur atteint presque 10% dans certains cas. Résultat remarquable.

Remplaçants à poste en attendant les satellites de nouvelle génération

Après la mise hors service de MetOp-A, les observations météorologiques seront assurées MetOp-B et C ces prochaines années. Lesquels devraient progressivement laisser place aux satellites MetOpSG (seconde génération) à partir de 2023.

Les nouveaux satellites transporteront des technologies encore plus sophistiquées mais contrairement à la première génération constituée de plateformes identiques, la couverture spatiale sera assurée par deux satellites différents (A et B), car emportant deux séries d'instruments effectuant des mesures complémentaires.

Satellites d'observation MetOp-SG [ESA]
Satellites d'observation MetOp-SG [ESA]

Le satellite de type A aura à son bord des sondeurs infrarouge et micro-ondes, un instrument permettant de cartographier les aérosols ainsi que le spectromètre Sentinel 5.  Il sera construit à Toulouse par Airbus Defence and Space.  De son côté, le satellite de type B embarquera un diffusiomètre et un système Argos. Il sera construit sur le site de Friedrischshafen en Allemagne.

Philippe Jeanneret, avec le concours du Centre Européen (CEPMMT)

Pour en savoir plus sur la fin de vie du satellite, cliquer sur ce lien.

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