Le bloc oméga joue les prolongations

Les dernières sorties de modèles ne laissent pas planer de doute, la Suisse se trouvera encore sous l’influence des hautes pressions cette semaine. Seules quelques averses d’instabilité pourront se produire. Cette situation devrait s’accompagner de températures assez élevées. Il fera jusqu’à 29°C, voire 30°C en plaine, 20°C en moyenne vers 2000m. Fait assez rare, la limite du 0°C pourra remonter jusque vers 5100m entre mardi et mercredi.

Dans le jargon météorologique, la situation à laquelle nous assistons s’appelle un « bloc oméga », à cause de la forme en Ω des courants en altitude. Cette structure se présente sous la forme d’un anticyclone bloqué entre deux zones dépressionnaires. Dans le cas présent, l’anticyclone est centré sur la Scandinavie tandis que les zones dépressionnaires se trouvent sur le proche-Atlantique et les Balkans (voir ci-dessous).

La formation d’un blog oméga est étroitement liée au jet stream qui sépare les masses d’air en altitude, dans un mouvement généralement fluide et linéaire. Ce dernier peut parfois ralentir, formant des méandres à l’image d’une rivière dont le débit est faible. Ces méandres peuvent se bloquer, comme actuellement, ce qui se traduit par des conditions météorologiques assez figées.

Un autre caractéristique des blocs Omega est qu’ils ont souvent tendance à s’auto-entretenir : le flanc gauche de l’anticyclone ou de la dorsale de hautes pressions est souvent alimenté par de l’air chaud de secteur sud-ouest, ce qui renforce l’effet de dorsale en altitude.

Le contraire se produit avec les dépressions de chaque côté d’un bloc Omega qui de leur côté sont alimentées en air froid par un flux de nord à nord-ouest persistant.

Conditions stationnaires pendant une semaine au moins

La persistance de conditions anticyclonique devrait se traduire par un temps ensoleillé et chaud ces prochains jours. D’un jour à l’autre, l’orientation des vents pourra sensiblement changer mais dans l’ensemble ces derniers devraient rester faibles. La prévision d’ensemble du Centre Européen (ECMWF), qui consiste à faire plusieurs fois les calculs en tenant compte des incertitudes, montre bien le caractère stable de cette situation (voir ci-dessous).

La plupart des calculs montrent une dominante de temps sec associées à des températures élevées jusqu’en début de semaine prochaine. Les premiers signaux de précipitations n’apparaissent qu’à partir du 12 septembre. Et encore, le scénario ne fait pas l’unanimité.

De telles situations se produisent régulièrement,  les évènements en cours n’ont rien d’exceptionnel. Si ce n’est au chapitre de la limite du 0°C qui est particulièrement élevée !

Philippe Jeanneret