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L'aide fédérale au sport pourrait laisser les petits clubs sur le carreau

Des joueurs de foot amateurs dans le canton de Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Des joueurs de foot amateurs dans le canton de Genève. - [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Les premières critiques se font entendre contre le paquet de 500 millions de francs présenté par le Conseil fédéral pour venir en aide au sport. Certains craignent qu'il ne laisse les petites sociétés en grande difficulté.

Mercredi dernier, la Confédération a annoncé des aides financières de 500 millions de francs en faveur du sport, à raison de 150 millions pour le sport amateur et 350 pour le sport professionnel.

Mais si cette manne devrait être approuvée par le Parlement, certes avec quelques demandes de correction, elle est loin de faire l'unanimité, tant chez les professionnels que chez les amateurs.

>> Lire aussi : Un soutien fédéral à hauteur de 500 millions de francs pour le sport

Un danger pour les clubs amateurs

L'un des reproches opposés à ce paquet financier concerne les critères trop stricts pour l’octroi des 150 millions d’aide à fonds perdus pour le sport amateur, qui exclurait la grande majorité des petites société sportives.

Interrogé lundi dans La Matinale, le conseiller national Fabien Fivaz (Verts/NE) estime que ce plan doit être corrigé pour ne pas laisser des milliers de petits clubs amateurs en grande difficulté, avec le manque à gagner actuel. Pour lui, il faudra assouplir les critères sous peine de rater la cible. Autrement, seules les sociétés qui sont au bord de la faillite peuvent espérer toucher quelque chose.

Pour le président du club de football d'Yverdon Mario Di Pietrantonio, qui a déjà obtenu le chômage partiel pour sa formation qui évolue en troisième division, cette aide supplémentaire serait toutefois déjà la bienvenue dans la situation actuelle.

>> Les réactions de Fabien Fivaz (Verts/NE) et Christian Wasserfallen (PLR/BE) :

Les Verts, ici Fabien Fivaz, ont réussi à gagner 5 sièges supplémentaires au Grand Conseil neuchâtelois. [keystone - Jean-Christophe Bott]keystone - Jean-Christophe Bott
Les réactions de Fabien Fivaz et Christian Wasserfallen au plan d'aide au sport / La Matinale / 1 min. / le 18 mai 2020

Des prêts remboursables pour les clubs professionnels

Du côté des clubs professionnels, certains estiment que le système d’emprunt prévu pour le football et le hockey n’est pas la panacée, notamment à cause de la formule choisie: des prêts remboursables et non des prêts à fonds perdus. Certains évoquent déjà un risque de surendettement pour les clubs.

En outre, les clubs concernés ne pourront pas utiliser ces aides pour payer les salaires, alors que pour en bénéficier, ils devront baisser leur masse salariale de 20% dans les trois ans et mettre en place un fonds de garantie solidaire pour faire face à de futurs risques. Des conditions jugées trop strictes.

Membre de la commission de l'éducation et du sport du Conseil national, le PLR bernois Christian Wasserfallen soutient cependant le paquet et renvoie les clubs à leurs responsabilités. "Ce sont aux responsables de calculer et de décider s'ils veulent réclamer une aide ou pas."

Christian Constantin critique

Si les grands clubs de Super League possèdent des réserves financières et devraient être en mesure, sur plusieurs années, de rembourser ces prêts, les autres se posent des questions, et notamment ceux de queue de classement de Super League et la plupart des clubs de Challenge League. Ils n’ont pas les finances pour rembourser ces sommes et pourraient se retrouver dans une situation financière encore plus difficile dans quelques années.

Interrogé lundi dans La Matinale, le président du FC Sion Christian Constantin estime que cette aide n'en est pas vraiment une: "Il s'agit de prêts, qu’il faudrait rembourser. C'est donc très dangereux pour l’avenir et pour la pérennité d’une entreprise."

Christian Constantin n’est pas pour autant déçu par le geste de la Confédération, car "c'est la première fois que le sport est considéré à Berne", souligne-t-il. Il reconnaît qu’il est difficile d’aider le sport, à cause de son image liée à l’argent. "Mais on oublie qu'on ne peut pas comparer la Suisse avec les grands championnats européens, où les joueurs sont grassement payés. En Suisse, un joueur a peut-être deux fois le salaire d’une personne 'normale'".

Le président du FC Sion n’est par ailleurs pas favorable à une reprise du championnat en Suisse, car ce serait une "catastrophe économique. On perdrait le chômage partiel, on n’aurait pas de recettes mais uniquement des dépenses, et on créerait donc de la dette".

>> L'interview de Christian Constantin dans La Matinale :

Christian Constantin, président du FC Sion, évoque la reprise du championnat suisse (vidéo)
Christian Constantin, président du FC Sion, évoque la reprise du championnat suisse (vidéo) / La Matinale / 10 min. / le 18 mai 2020

Sujets et interviews radio: Stéphane Deleury, Hervé Borsier et David Berger

Adaptation web: Frédéric Boillat/jpr

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