Silvan Zurbriggen est très attendu à Zagreb et à Adelboden

Jeudi à Zagreb et ce week-end à Adelboden, les Suisses doivent redorer le blason de leur Fédération, écornée pour avoir précipité le départ de l'entraîneur en chef Martin Rufener. Cette mission échoit principalement à Silvan Zurbriggen, l'homme en forme du moment.

Zurbriggen se retrouve dans la peau d'un slalomeur en Croatie, puis dimanche dans l'Oberland bernois. Autant brillant que bluffant en descente fin 2010, le Valaisan doit prouver qu'il est toujours capable de "switcher" entre les deux disciplines extrêmes du ski alpin.

Zurbriggen peut-il imiter Killy?

Jusqu'ici, Zurbriggen a réussi ce grand écart, dont aucun autre coureur n'est actuellement capable. Toujours dans le coup en slalom (6e à Levi, 4e à Val d'Isère) et euphorique en descente (4e à Lake Louise, 1er à Val Gardena, 2e à Bormio), le coureur de Brigue peut lorgner sur les deux globes de la spécialité. Un exploit que seul Jean-Claude Killy a réussi en 1967.

Mais c'est surtout dans la quête au globe du classement général que Zurbriggen semble le mieux placé. Actuel deuxième (à 14 points de Michael Walchhofer), le Haut-Valaisan a l'occasion de frapper très fort durant le mois de janvier, lors duquel cinq slaloms, trois descentes et trois (super-)combinés sont au programme.

Reste à savoir s'il tiendra le coup physiquement durant ce marathon de janvier. Mais aussi mentalement. Pour l'instant, Zurbriggen a assuré ne pas penser au classement général. Mais l'idée de devenir le no 1 mondial de l'hiver va forcément le rattraper un jour.

Le mystère Janka

A cet égard, Zurbriggen passera un premier test intéressant jeudi à Zagreb et, surtout, dimanche à Adelboden. Outre la pression "comptable" pour la Coupe du monde, il devra composer avec les attentes du public suisse. Car, pour la première fois, c'est bien lui qui sera l'attraction principale du week-end oberlandais, devant les Didier Cuche et autre Carlo Janka.

Le Neuchâtelois et le Grison resteront toutefois les premiers atouts helvétiques pour le géant de samedi. Cuche disputera son dixième géant sur la "Chuenisbärgli". Une piste sur laquelle il a tout connu, du triomphe en 2002 (1er avec 1''15 d'avance) à la blessure en 2005 (ligament croisé) en passant par une élimination en première manche l'an dernier.

Du côté de Janka, le mystère demeure. A nouveau affaibli par un virus fin décembre, le Grison avait dû zapper le descente de Bormio pour se reposer. S'il souhaite conserver son globe du classement général, le skieur d'Obersaxen a intérêt à s'être retapé sous peine de voir Zurbriggen et Cie prendre le large.

Swiss-Ski dans la tourmente

Les skieurs suisses ne seront pas les seuls au centre des débats ce week-end à Adelboden. Il en sera de même de leurs dirigeants. Déjà très critiqués dans la gestion de "l'affaire Lara Gut", Swiss-Ski et son président Urs Lehmann sont accusés de n'avoir pas pu (voulu ?) retenir l'entraîneur en chef Martin Rufener, qui s'est engagé dès la fin de la saison avec l'entreprise Swiss Jet.

 Pour expliquer son départ, le coach bernois, un des hommes clefs du renouveau du ski suisse depuis 2004, a reproché à sa Fédération son manque de confiance. Concrètement, Rufener a fait grief au Présidium de Swiss-Ski de vouloir réduire son délai en cas de licenciement de six à trois mois. En coulisse, certains affirment également que l'Oberlandais était devenu trop puissant et trop présent dans les médias au goût de ses patrons.

Autant dire que l'ambiance est tendue chez Swiss-Ski et que la Fédération ne contribue pas à la sérénité de ses athlètes. Aux coureurs de prouver maintenant qu'ils sont au-desssus des guéguerres entre leurs dirigeants.

si/alt