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La controverse Frei / 1

Alex Frei: où évoluera-t-il cette saison?
Alex Frei: que cherche son regard vraiment?
Alexander Frei, on l’aime ou on le déteste. Celui qui est considéré de par ses origines footballistiques comme… Vaudois (son premier club fut le FC Begnins), a polarisé – et polarise encore – comme peu de personnalités de notre petit football helvétique. Notre dossier vous permettra de juger sur pièces avant de prendre partie…
Alex Frei a marqué son 38e but avec l'équipe nationale.
Alex Frei a marqué son 38e but avec l'équipe nationale.

De Begnins à Bâle

Le 4 juillet 1987, juste avant de fêter ses 8 ans, Alexander Frei a reçu sa première licence de footballeur à Begnins, village au dessus de Nyon, au cœur du vignoble de la Côte. Depuis, il a connu 7 autres clubs: Aesch BL, FC Bâle, Thoune, Lucerne, Servette, le Stade rennais et Borussia Dortmund avant de revenir, il y a deux ans, au FC Bâle. Avec 42 buts marqués en 54 matchs de championnat depuis son retour en Suisse, il n’y a rien à redire à ses qualités de buteur. En club…

C’est chaque fois qu’il revêtait le maillot de l’équipe nationale qu’Alexander Frei a fait débat. Son printemps 2007 a probablement tout gâché: le 8 mars, Frei était promu capitaine de l’équipe de Suisse par Köbi Kuhn, après une guerre interne contre Johann Vogel, viré après 12 ans de loyaux services et 94 sélections pour sa patrie. Ceux qui avaient pardonné à Frei son affaire du crachat de l’Euro 2004 contre l’Anglais Steven Gerrard n’étaient plus enclins à fermer les yeux sur ses nouvelles foucades.

Son capitanat prit un départ on ne peut plus laborieux: après deux matchs sans signification aucune, aux USA contre la Jamaïque et la Colombie, Alex Frei devait passer sous le bistouri (opération à une hanche). Il allait manquer pendant un an et un jour! Depuis sa 55 sélection, jusqu’à sa dernière, sa 84, Alex Frei n’aura donc été capitaine que pour 30 matchs en 4 années. Et il ne marquait pas plus de 11 buts. Un capitaine dévoré par sa santé, sa fonction, et trop accaparé par son capitanat?

Alex Frei ne réfute pas sa "sale tronche", loin de là.
Alex Frei ne réfute pas sa "sale tronche", loin de là.

Des foucades de Frei aux réactions inadmissibles de «faux-fans»

Sa prise de pouvoir (non amicale), ses gestes péremptoires de «patron» mal luné sur le terrain, ses déclarations malhabiles (ou refus de déclaration tout aussi incongrues d’ailleurs!) laissaient accroire les observateurs et le grand public qu’ils avaient bel et bien affaire à une certaine arrogance. Ses ennuis de santé, son déclin naturel et finalement son départ de l‘équipe de Suisse en étapes, en saccades, ont pu finir par agacer.

Une chose concernant ses atermoiements est cependant à avancer pour sa défense: Alex Frei a fait l’objet de réelles menaces de mort, dont il s’est interdit à tout prix de faire état. Mais ces menaces-là ont, à coup sûr, déclenché son ultime et irréversible décision.

Par définition, centre avant en équipe de Suisse, c’est un rôle ingrat. La «petite» Suisse défend plus souvent qu’elle n’attaque. Il n’y a pas qu’Alexander Frei qui le sache. Stéphane Chapuisat, souvent brillant en club, sous le maillot de Borussia Dortmund, était souvent aussi l’objet des critiques lorsqu’il arborait le maillot rouge à croix blanche de la Suisse (20 buts en 84 sélections).

Alex Frei restera avec l'équipe malgré sa blessure.
Alex Frei restera avec l'équipe malgré sa blessure.

L’héritage de Chapuisat et Türkyilmaz

La carrière d’Alex Frei s’achève également avec 84 sélections. Mais 42 buts, plus du double. Stéphane Chapuisat avait connu une période de 18 sélections sans réussir le moindre but. 3 ans et 4 mois sans marquer avec la Suisse! Bien sûr, «Chapi» n’était pas un centre avant type.

Vrai attaquant de pointe, mais non moins controversé: Kubilay Türkyilmaz (62 sélections/34 buts). Kubi n’a connu qu’une série noire de jeûne, 6 sélections de suite sans marquer – ses 6 premières en équipe nationale! Le Tessinois d’origine turque a été honni pour ses prétendues allures de diva. En réalité, s’il déclarait forfait au moindre match amical, c’était surtout qu’il ménageait sa monture. Son jeu explosif l’exposait aux interventions rugueuses de ses adversaires. «Kubi» enchaînait les bobos, mais à 34 ans, il était toujours compétitif au plus haut niveau international.

La preuve: Kubilay Türkyilmaz détient une espèce de record du monde. Rien que ça! Lors de ses 8 dernières sélections, Kubi a marqué la bagatelle de… 14 buts. Les adieux de Frei ont été plus discrets dans cet ordre d’idée: dans un seul de ses 14 derniers matchs en équipe de Suisse, Frei a marqué, contre l’Ukraine (mais les 2 buts).

Cliquez ici pour la 2e partie du dossier Alexander Frei!

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Les matchs / buts d’Alexander Frei

La part des buts suisses marqués par Alexander Frei est intéressante à observer.
Il a inscrit:

14% des buts que la Suisse a marqués contre les "Grands"
34% des buts que la Suisse a marqués contre les "Moyens"
54% des buts que la Suisse a marqués contre les "Petits"

De quoi réalimenter la polémique? Voici le détail:

Contre les «GRANDS»
Adversaire / matchs / buts
Italie 4 matchs / 1 but
France 4 / 0
Allemagne 3 / 0
Angleterre 2 / 0
Brésil 1 / 0
14 matchs / 1 but sur 7 de la Suisse /
14%

Contre les «MOY
ENS»
Russie 2 matchs / 2 buts
Ukraine 2 / 2
Turquie 2 / 1
Norvège 2 / 1
Grèce 3 / 1
Irlande 3 / 1
Corée S. 1 / 1
Slovaquie 1 / 1
Chili 1 / 0
Côte d’Ivoire 1 / 0
Croatie 1 / 0
Rép.tchèque 1 / 0
Australie 1 / 0
Irlande N. 1 / 0
Montenegro 1 / 0
Bulgarie 2 / 0
Suède 2 / 0
Yougoslavie 2 / 0
29 matchs / 10 buts sur 29 de la Sui
sse / 34%

Contre le
s «PETITS»
Luxembourg 4 matchs / 4 buts
Liechtenstein 3 / 4
Iles Féroé 2 / 3
Chine 1 / 2
Chypre 3 / 2
Israël 3 / 2
Slovénie 3 / 2
Moldavie 2 / 2
Lettonie 2 / 2
Togo 1 / 1
Venezuela 1 / 1
Albanie 2 / 1
Autriche 2 / 1
Costa Rica 2 / 1
Géorgie 2 / 1
Colombie 1 / 1
Maroc 1 / 1
Honduras 1 / 0
Finlande 1 / 0
Pays Galles 1 / 0
Jamaïque 1 / 0
Malte 1 / 0
EAU 1 / 0
41 matchs / 31 buts sur les 57 de
la Suisse / 54%

TOTAL: 82 sélections
/42 buts = 50%!

Les 8 clubs d’Alexander Frei

- le FC Begnins, où Alex touchait son premier équipement pour son 8e anniversaire. Son papa travaillait dans un grand magasin de Genève et la famille s’est installée sur la Côte

- le FC Aesch, dans la banlieue bâloise, où il fit ses classes avec Marco Streller dès l’âge de 10 ans

- à son premier passage au FC Bâle – de 16 à 19 ans –, ni Didi Andrey ni Karl Engel ne le découvraient. Il sera donné à Jörg Berger, en 1997, de faire débuter ce bouillant attaquant

- mais ses armes, Alex Frei allait les faire au FC Thoune. Andy Egli était le premier à dénicher son talent de buteur à 20 ans

- Alex Frei suivra son mentor au FC Lucerne. Aux côtés de Kubilay Türkyilmaz (avec qui, il s’entendait bien), puis de Blaise Nkufo (avec qui il ne s’entendait pas du tout), il se bonifiait

- Son second «éducateur», Frei le rencontrait au Servette FC, où Lucien Favre peinait cependant à le faire cohabiter avec Léonard Thurre, «attaquant qui jouait ‘juste’», alors que Frei agissait toujours en franc-tireur

- Frei était mûr pour l’aventure à l’étranger. 4 années à Rennes, une fois 2e, une fois 1er buteur de France, et 3 saisons à Dortmund, où l’entraîneur Klopp le démobilisait rapidement

- et le (re)voici depuis deux saisons au FC Bâle


Ses clubs, ses saisons et ses but
s

à 18 ans: Bâle 11 matchs/1 but
à 19 ans: Thoune 32/6
à 20 ans: Lucerne 53/17
à 21 ans: Servette 64/36
à 23 ans: Rennes (FRA) 100/47
à 27 ans: Dortmund (ALL) 74/34
à 30 ans: Bâle 54/42

En 14 saisons en club au plus haut niveau, Alexander Frei a disputé, 388 matchs de championnat et marqué 204 buts

Alexander Frei fêtera ses 33 ans le 15 juillet 2012
Depuis le 19 juin 2010, il est marié à Nina, de 4 années sa cadette