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Kipchoge brise le mur des deux heures

Eliud Kipchoge a brisé le mur des deux heures à Vienne. [Keystone - Christian Bruna]
Eliud Kipchoge a brisé le mur des deux heures à Vienne. - [Keystone - Christian Bruna]
Eliud Kipchoge a réussi son pari! Le Kényan est devenu samedi à Vienne, avec l'aide de 41 lièvres parmi lesquels Julien Wanders, le premier homme à courir le marathon en moins de 2 heures. Il a coupé la ligne d'arrivée en 1h59'40''2.

Champion olympique 2016 et recordman du monde de la discipline (2h01'39'' à Berlin en 2018), Kipchoge avait manqué une première tentative en mai 2017 sur le circuit automobile de Monza. Le Kényan de 34 ans avait alors réalisé 2h00'25''.

Aucun détail n'avait été laissé au hasard pour cette tentative viennoise, qui ne sera pas homologuée comme nouveau record du monde. Les lièvres ont assuré une moyenne de 2'50'' au km, à quelques très rares exceptions, sur des bases de 1h59'50''.

Kipchoge a parcouru seul les derniers 500 mètres, accélérant même la cadence sous les encouragements de ses lièvres. Julien Wanders était le capitaine du quatrième groupe de "pacemakers", qui a assuré le tempo entre les km 15 et 20.

"Marquer l'histoire, c'était mon but. Je suis un homme heureux. Il n'y a pas de limites humaines", a confié au micro des organisateurs Eliud Kipchoge après son exploit, qu'il compare à "marcher sur la Lune" pour la première fois.

ats/adav

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Pierre Morath: "Ça nous renvoie aux jeux antiques"

L’ancien athlète et documentariste Pierre Morath était l’invité du 19:30. Pour lui, la performance de Kipchoge reste immense malgré le dispositif mis en place: "Il s’agissait clairement du concept de départ: rassembler les meilleures conditions possibles pour descendre sous les deux heures", rappelle-t-il. "Et au final, il le fait avec ses deux jambes et sans aucune aide mécanique".

Descendre sous la barre symbolique des deux heures a longtemps été jugé impossible. "Il y a encore 30 ans, on courait en 2 heures 06", poursuit Pierre Morath. "Six minutes, c’est beaucoup sur un peu plus de deux heures d’efforts. Et on fantasmait beaucoup sur cette barrière mythique des deux heures, comme on a fantasmé longtemps sur les 10 secondes au 100 mètres".

"Il a couru à plus de 21 kilomètres à l’heure, 17 secondes par 100 mètres et ça c’est absolument effarant", conclut l’ancien athlète. "Pour la plupart des gens qui mettent un pied devant l’autre en essayant de courir, c’est un sprint réalisé pendant deux heures. Ça nous renvoie aux jeux antiques où le sport était un moyen de se rapprocher des dieux. Ces exploits sportifs, agissent comme un miroir par rapport aux capacités illimitées de l’homme".