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Maude Mathys: "Je sens que l’on voit le bout du tunnel"

Maude Mathys espère reprendre bientôt la compétition. [Dominic Steinmann]
Maude Mathys espère reprendre bientôt la compétition. - [Dominic Steinmann]
Elle avait fait des Jeux olympiques de Tokyo le grand objectif de sa saison. Mais comme d’autres, Maude Mathys a dû tirer un trait sur cet événement. Qu’à cela ne tienne. La Vaudoise de 33 ans garde le sourire et continue de s’entraîner chez elle, à Ollon, en vue des courses de montagne qui se tiendront, si la situation le permet, dès le mois d’août. RTSsport s’est entretenu avec elle via Skype.
Maude Mathys prend son mal en patience à Ollon
Maude Mathys prend son mal en patience à Ollon / RTS Sport / 3 min. / le 23 avril 2020

Le virus a bouleversé le quotidien des gens et les sportifs n’y échappent pas. A Ollon, Maude Mathys prend son mal en patience et concilie sa vie d’athlète avec sa vie de famille. "Mon quotidien n’a pas beaucoup changé car je m’entraîne passablement à la maison. En Suisse, on est privilégié car on peut quand même sortir. Donc je m’entraîne seule, comme d’habitude, je vais courir en forêt et à la maison je fais du tapis de course. La seule chose qui a changé, c’est d’avoir mes deux enfants à la maison au lieu d’un. J’ai de la chance, mon mari a pu alléger son temps de travail et c’est lui qui s’occupe des enfants quand je m’entraîne".

J’ai un peu laissé tomber pendant deux semaines

Maude Mathys

Son coach lui a élaboré un plan d’entraînement adapté aux conditions. "On a mis l’accent sur le plaisir et la variation. Je fais beaucoup plus de vélo que d’habitude. A la maison, j’ai fait plus de renforcement musculaire. Il y a des matins où je n’ai pas envie de m’entraîner mais j’essaie de me dire que cela me fait du bien et je peux m’autoriser aussi plus de lapins en chocolat (rire). J’ai pu retrouver la motivation et elle est plus présente en ce moment car je sens que l’on voit le bout du tunnel."

Les jours qui ont suivi l'annonce des premières mesures de restrictions sanitaires n’ont, en effet, pas été simples à gérer. "Quand ils ont interdit l’accès au fitness et que les premières compétitions ont été annulées, ma motivation en a pris un coup, confirme-t-elle. J’ai un peu laissé tomber pendant deux semaines. Je bougeais mais sans vraiment faire des entraînements. Puis, je me suis dit qu’il fallait entretenir le corps afin d’être prête si la compétition reprenait."

Car pour une athlète de haut niveau, l’entraînement est à la base du succès. Alors forcément, quand celui-ci est bouleversé le doute peut envahir l’esprit. "Ma plus grosse crainte était de perdre toute la vitesse acquise pour le marathon de Séville en février.  Le but était de conserver cette vitesse pour les JO. Je sais que sur le plat ma vitesse diminue. Mais en entretenant la machine, cela revient vite. En un mois de préparation spécifique, on arrive à réorienter son corps pour cette spécificité-là.

On espère un démarrage fin août début septembre pour les courses de montagne

Maude Mathys

Pour l’heure, Maude Mathys ne sait pas quand elle pourra rechausser ses bottes de sept lieues en compétition. "Certaines courses ont été annulées ou reportées, d’autres n’ont toujours pas communiqué. J’ai un tout petit espoir de pouvoir m’aligner aux Championnats d’Europe qui doivent avoir lieu à Paris fin août mais j’ai un gros doute. Autrement, on espère un démarrage fin août début septembre pour les courses de montagne régionales".

Le mois d’août, justement. L'athlète d'Ollon aurait dû participer aux Jeux olympiques de Tokyo. Elle devra attendre encore une année. "Cela ne change pas grand-chose, explique celle qui n’entrevoit pas une fin de carrière. Mon gros souci était de savoir si mes résultats obtenus cette année seraient pris en compte pour me qualifier pour les JO. Je crois que c’est le cas. Mon idée était de faire les Jeux et de finir la saison avec des courses de montagne. Donc, je vais juste inverser mon programme : prendre part aux courses de montagne cette année et me concentrer sur le marathon olympique l’année prochaine."

Floriane Galaud - @FlorianeGalaud

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Soutien important de ses sponsors

Financièrement, la Vaudoise peut compter sur ses sponsors. Un soutien important pour celle qui a obtenu le statut professionnel en 2018. "J’ai de la chance d’avoir des sponsors qui me suivent et me soutiennent malgré l’annulation des courses. Je n’ai pas cette pression de devoir être performante. Bien sûr, il y a le manque à gagner des courses mais c’est moindre par rapport à l’apport financier des sponsors. J’ai aussi beaucoup de chance de pouvoir compter sur mon mari qui a un travail fixe".

Admirative du personnel soignant

Infirmière de formation, Maude Mathys a une pensée pour celles et ceux qui sont au front. Mais pas seulement. Au début, on ne parlait que d’eux mais c’était assez réducteur. Il y a plein de gens qui travaillent encore. On voit que les gens se soutiennent dans ces moments et qu’ils admirent le personnel de santé. Je me suis remémorée mes années d’infirmière et je sais le stress que c’est. Je suis très admirative et je leur souhaite bon courage."