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Sarah Atcho: "J’ai peur de perdre en compétitivité"

Sarah Atcho ne délaisse pas l'entraînement malgré la situation. [Jean-Christophe Bott]
Sarah Atcho ne délaisse pas l'entraînement malgré la situation. - [Jean-Christophe Bott]
Le monde de l’athlétisme prend son mal en patience. Après l’annonce du report des Jeux olympiques de Tokyo, c’est le meeting lausannois Athletissima qui est passé à la trappe. Une période délicate pour tous ces athlètes qui ont vu leur activité prendre fin de manière abrupte. RTSsport a joint par Skype la sprinteuse Sarah Atcho.
Sarah Atcho évoque son confinement
Sarah Atcho évoque son confinement / RTS Sport / 3 min. / le 4 mai 2020

Opérée fin janvier du genou gauche, Sarah Atcho s’était lancée dans une course contre la montre. Son objectif ? Les Jeux olympiques de Tokyo en août. Mais entre temps, le coronavirus est venu bouleverser ses plans. "Au moment  de mon opération, j’étais déprimée. Je me disais 'ça fait 4 ans que je m’entraîne pour ces JO, faut vraiment que je m’y remette le plus tôt possible'. Après l’opération, je voulais recommencer les squats mais on s’est rendu compte que cela ne faisait que retarder ma réhabilitation. Et au final, les JO ont été annulés".

J’ai juste besoin de mes baskets et d’une ligne droite

Sarah Atcho

Son semi-confinement, Sarah Atcho le vit à St-Gall, dans l'appartement qu’elle partage avec son copain. Et pour la jeune femme habituée à bouger, la situation n’est pas évidente. "C’est particulier, ça me coupe dans toutes mes activités que j’avais l’habitude de faire, souffle-t-elle. J ‘étais relativement dynamique et un peu tout le temps occupée. J’ai l’impression que je n’ai plus du tout d’occupations et que tout tourne entre mon appartement et mes quelques entraînements dans la rue."

Car Covid-19 ou pas, la Vaudoise de 25 ans continue de s’entraîner et n’hésite pas à s’inspirer des autres athlètes en utilisant notamment les réseaux sociaux. "On a de la chance dans notre sport de ne pas avoir besoin d’infrastructure et de matériel. J’ai juste besoin de mes baskets et d’une ligne droite (rire)".

Mais les entraînements quotidiens ne remplacent pas la compétition et l'adrénaline qu'elle amène. "J’ai peur de perdre en compétitivité,avoue la vice-championne d'Europe M23 du 200m en 2017. La compétition me transcende, c’est vraiment là ou j’arrive à me surpasser. Le fait de savoir qu’il n’y aura pas de compétition avant longtemps me fait un peu peur."

J’avais l’impression qu’on nous avait complètement zappé

Sarah Atcho

Mercredi dernier, le Conseil fédéral a annoncé des mesures d’assouplissement pour les sportifs. Dès le 11 mai, les structures sportives pourront rouvrir et les entraînements par petits groupes seront à nouveau possibles. Une nouvelle que Sarah Atcho a accueillie avec soulagement.

"Je me suis dit: 'enfin, on parle un peu des sportifs'. J’avais l’impression qu’on nous avait complètement zappés. C’est un premier pas mais je me réjouis des suivants", s'enthousiasme-t-elle.

Le sourire qu’elle affiche sur son visage en dit long sur son envie de courir à nouveau. Mais si la tenue de grands événements est compromise, Sarah Atcho a quelques idées derrière la tête. "J'espère qu’on pourra disputer de mini-compétitions dans un format différent. Pour les sprinteuses, on pourrait courir en laissant entre nous un couloir de libre. Cela nous permettrait de goûter un peu à la compétition et de garder la forme et la motivation pour 2021. Car avoir une année blanche suivie d'une année olympique, c’est quand même un gros saut", conclut-elle.

Floriane Galaud - @FlorianeGalaud

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Les contrôles anti-dopage à distance

L'Agence antidopage américaine (Usada) a lancé depuis plus d'un mois un programme de tests effectués par les athlètes eux-mêmes à domicile, qu'elle surveille à distance par visioconférence. Une mesure qui ne convainc pas vraiment Sarah Atcho. "Plus on teste, mieux c’est pour l’image du sport. Mais pour moi, c’est absurde. Les tricheurs ont réussi à le faire même en présence de contrôleurs donc à distance c’est clair que cela leur ouvre encore plus de portes. On ne peut plus toquer à chaque porte et faire des contrôles aussi souvent qu’avant. Mais je ne pense pas que cela soit la bonne solution. Les personnes qui viennent tester sont conscientes du risque donc se protègent. Je pense que ce serait bien de continuer les contrôles avec une présence. J’ai été contrôlée physiquement mi-mars et pour moi ce n’est pas un problème".