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Tim Montgomery, en prison, explique sa déchéance

Montgomery doit purger une peine de 9 ans de prison.
Montgomery doit purger une peine de 9 ans de prison.
Dans une interview accordée depuis sa prison, Tim Montgomery explique sa descente aux enfers. L'Américain de 34 ans raconte notamment son obsession pour Maurice Greene et sa liaison avec Marion Jones.

Le sprinter américain déchu Tim Montgomery explique qu'il
"aurait tout donné pour être l'homme le plus rapide du
monde
" et évoque son obsession pour son rival Maurice Greene
dans un entretien au quotidien britannique "The Times" accordé
depuis sa prison et paru vendredi. "J'aurais tout donné pour
être l'homme le plus rapide du monde. Je n'aurais rien laissé se
mettre en travers de mon chemin
", explique Montgomery,
condamné à neuf ans de prison, cinq pour vente d'héroïne et quatre
pour fraude bancaire, dans un entretien donné depuis sa prison de
la ville de... Montgomery, dans l'Alabama (sud des
Etats-Unis).



"Est-ce que j'avais conscience de franchir la ligne jaune
quand je me dopais? Non, pas quand on vient de la rue. Ce n'était
même pas en arrière-plan de mes pensées. Je ne vais pas enjoliver
les choses: il n'y avait même pas l'arrière-pensée que je
trichais
", reconnaît Montgomery.

Obsédé par Maurice Greene

Ce dernier raconte également comment son duel avec Greene est
devenu obsessionnel. "Je ne parvenais pas à me sortir Maurice
de la tête. Je voulais tout ce qu'il avait. Les organisateurs de
meetings, les équipementiers, ils disaient: "Si tu ne peux pas
battre ces gars
(Greene et Ato Boldon), on ne peut pas te
payer comme eux
"", raconte-t-il. "C'était déjà assez dur
de le voir sur la ligne, faire rouler ses muscles comme il avait
l'habitude de le faire, sortant sa langue. C'était gênant de le
voir se moquer des autres athlètes. Ce n'était pas les chronos qui
comptaient dans nos courses. Pour moi, c'était personnel
",
explique Montgomery.

"Je voulais un gros contrat publicitaire"

"Tout ce que je voulais, c'était le gros contrat Nike, les
publicités. Je voulais être la star
", poursuit l'éphémère
recordman du monde, auteur d'un 9"78 le 14 septembre 2002 à Paris,
chrono invalidé quand il avait reconnu son implication dans le
scandale Balco, du nom du laboratoire accusé d'avoir fourni des
produits dopants à de nombreux athlètes. Il raconte comment il a
vendu de la drogue alors qu'il était sous le coup d'une
condamnation pour une affaire de faux chèques: "J'avais besoin
d'argent et le seul moyen que je connaissais pour en faire, c'était
la drogue
".



afp/tai

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Le couple le plus rapide du monde

Montgomery revient aussi sur sa relation avec Marion Jones, la sprinteuse déchue avec qui il a formé le "couple le plus rapide" du monde. Il explique comment les produits dopants côtoyaient les légumes dans le réfrigérateur. "Si je suis quelqu'un de froid, Marion est encore plus froide. Marion se foutait de tout", affirme Montgomery. "Nous étions trop semblables. Nous voulions réussir à tout prix et il ne faut pas que deux personnes comme ça soient ensemble", selon l'ancien sprinter.

"Je me suis détruit", "j'avais le meilleur boulot du monde et maintenant je suis en prison à ramasser des feuilles", regrette l'Américain. Il évoque les bagarres carcérales, les émeutes, la peur, affirme avoir battu un codétenu pour gagner le respect de ses compagnons de détention: "En prison, il ne s'agit que de respect. Comme sur la piste".