Régulièrement placé à Genève (6e en 2007, 7e en 2003, 4e en
1998), Viktor Röthlin créerait la surprise s'il montait sur le
podium. «Nerveux» et court (7,25 km), le parcours n'est pas taillé
pour ses jambes de marathonien. Surtout que l'Obwaldien est loin de
son pic de forme, prévu pour fin avril où il se frottera à l'élite
mondiale au marathon de Londres. A Bâle samedi dernier, il a fini
5e.
Face à lui, Ethiopiens, Erythréens et Kényans seront déjà au top.
Les courses en ville représentent leur gagne-pain et ils les
préparent avec soin. Vainqueur l'an passé à Genève après une
dernière ligne droite de feu, l'Ethiopien du Stade Lausanne Tolossa
Chengere sera difficile à battre. Il vient de s'imposer à Bâle et
se révèle quasiment intraitable dans les arrivées au sprint.
Tradition kényane
L'Escalade a le chic pour révéler au public suisse de jeunes
talents kényans. Il y a eu Micah Kogo, vainqueur en 2005 et 2006
avant de remporter cet été le bronze aux JO de Pékin sur 10'000 m,
et aussi William Sigei, premier à l'Escalade en 1991 puis recordman
du monde du 10'000 m de juillet 1994 à juin 1995. Cette année, la
révélation pourrait s'appeler Mike Kigen, annoncé à la place de son
compatriote Titus Mbishei.
Kigen (22 ans) a été champion du monde de cross par équipes avec
le Kenya en 2006. Ses références sur 5000 m (12'58''58) en font le
favori no 1, même si, l'an passé, il s'est fait souffler la
victoire au sprint par Chengere. L'Erythréen d'Uster (ZH) Abraham
Tadesse peut aussi jouer la première place.
Vers un duel Tulu - Worku
Chez les dames, la hiérarchie sur le papier ne sera pas
forcément respectée. L'Ethiopienne Derartu Tulu présente un
formidable palmarès, orné de deux titres olympiques sur 10'000 m
(1992 et 2000) et de quatre titres mondiaux (piste et cross). Mais
à 36 ans, elle a perdu en vélocité. Son dernier résultat est une 9e
place au marathon de Tokyo il y a trois semaines (2h36'47'').
Toujours placée et souvent gagnante sur route, sa compatriote
Tsige Worku pourrait bien inscrire pour la première fois son nom au
palmarès. Elle s'est imposée cet automne à Carouge, Martigny et
Bulle.
si/tou
Dix ans sans titre
Dix ans après le succès d'Anita Weyermann, dernière victoire suisse à Genève, Sabine Fischer, en grande forme, aurait eu de bonnes chances de l'emporter. Mais la Saint-Galloise est très prise par son métier d'enseignante et a renoncé à faire le déplacement.
Troisième en 2006, la Jurassienne Angéline Flückiger-Joly sera le meilleur atout suisse. Pas moins de 26'880 coureurs sont inscrits, le deuxième total de l'hsitoire.