Coup d'envoi de la Golden League dimanche à Berlin

Au stade olympique qui accueillera les Mondiaux à mi-août,
Berlin sera le théâtre dimanche de la première levée de la Golden
League, avec une brochette de stars mais aussi de grands absents.
Elena Isinbayeva, Sanya Richards et Blanka Vlasic tiennent la corde
pour le jackpot d'un million de dollars.



Pour cette 12e et dernière édition de la Golden League (GL),
remplacée l'an prochain par la Diamond League avec le passage à 13
ou 15 meetings majeurs contre six actuellement, l'IAAF a pris sous
contrat quelques vedettes qui se sont engagées à disputer toutes
les réunions du circuit: la Russe Elena Isinbayeva (perche),
l'Américaine Sanya Richards (400 m), l'Ethiopien Kenenisa Bekele
(3000/5000 m), la Croate Blanka Vlasic (hauteur) et le Norvégien
Andreas Thorkildsen (javelot).

Un Usain Bolt à la carte

Champion des champions, Usain Bolt préfère une approche à la
carte. Le 100 m figure bien au programme de la GL, mais le triple
champion olympique jamaïcain ne disputera pas toutes les réunions
et n'entre donc pas en ligne de compte pour le million de dollars
réservés au(x) vainqueur(s) des six étapes. Pas plus, d'ailleurs,
que la plupart de ses compatriotes qui ont brillé de mille feux aux
JO de Pékin. Ils se réservent pour quelques gros coups ponctuels et
pour les Championnats du monde.



En l'absence aussi de l'Américain Tyson Gay, le 100 m devrait
ainsi voir émerger à Berlin d'autres Caribéens moins connus comme
l'athlète d'Antigua Daniel Bailey ou le Trinidadien Marc Burns.

Sommets en vue

Mais ce sont les femmes qui
tiendront la vedette. Seule athlète à 5 m et plus, Isinbayeva
pourrait bien décrocher une deuxième fois le jackpot, après 2007.
Femme de meetings plus que de championnats, Vlasic (2m05 déjà cette
année à la hauteur) voudra se refaire après avoir été privée l'an
dernier de sa part du magot par Ariane Friedrich (All) lors du
dernier concours, à Bruxelles.



Déjà deux fois gagnante de la GL (en 2006 et en 2007, à égalité
avec Isinbayeva), Richards rêve d'un nouveau sans faute sur le tour
de piste, même si elle n'a pris «que» le bronze à Pékin. Et les
hommes? Blessé cet hiver, Bekele, le double champion olympique sur
5000 et 10'000 m, ne s'annonce pas aussi souverain que ces
dernières années et devra se méfier des Kényans emmenés par Micah
Kogo.



Thorkildsen, le double champion olympique du javelot, retrouvera
son éternel rival finlandais Tero Pitkämäki pour une série de duels
sans doute serrés, qui rendent improbable un Grand Chelem d'un des
deux.

Berlin menacé

Sur les onze éditions de GL disputées, seules trois ont débouché
sur un vainqueur unique: 2008 avec Pamela Jelimo (Ken/800 m), 2005
avec Tatiana Lebedeva (Rus/triple saut) et 2003 avec Maria Mutola
(Moz/800 m). Les autres fois, il a fallu partager le pactole.



Le 800 m n'étant pas cette année estampillé GL, Jelimo ne pourra
pas défendre son bien. Les organisateurs berlinois parviendrontils,
eux, à défendre le leur? Plus encore que les athlètes, ils joueront
gros dimanche, car leur meeting, désargenté, risque bien d'être
exclu de la Diamond League l'an prochain...



si/alt