Un duel Gay - Powell sur 100m au meeting de Rome

L'Américain Tyson Gay, engagé vendredi sur 100m à Rome, 3e étape
de la Golden League, a joué l'indifférent quand fut évoqué le grand
absent, le Jamaïcain Usain Bolt, impressionnant vainqueur mardi du
200m à Lausanne (19"59). «J'ai vu la course, très bonne eu
égard aux conditions, la pluie, le froid. Mais Bolt, c'est un
adversaire comme un autre. Oui, je peux le battre, même s'il refait
9"69», a déclaré le gars du Kentucky.



Interrogé sur son état de forme et ses chances de conserver ses
titres mondiaux, en août à Berlin, Gay a répondu de sa voix
fluette, quasiment inaudible: 100% et encore 100%. Triple médaillé
d'or (100/200/relais 4X100 m) aux Mondiaux 2007 à Osaka (Jap), Gay
avait été imité par Bolt dans les mêmes épreuves un an plus tard
aux JO de Pékin, mais en plus fort avec un record du monde dans
chaque épreuve.



A ses côtés, Asafa Powell, compatriote de Bolt, fut plus
circonspect, notant que les adversaires de "l'Eclair" n'avaient
d'autre choix que de descendre sous la marque planétaire.

Rencontre avortée à Pékin

«Aux JO Pékin, je m'étais blessé et il n'y avait pas eu de
compétition (avec Bolt). Aux trials, fin juin, j'ai seulement
disputé la série du 100m, non pas pour prévenir une blessure mais
parce que c'était prévu. Je suis content que Powell soit à Rome», a
ajouté Gay, qui avait réalisé 9"75 à Eugene, aidé par un vent trop
fort (3,4 m/s).



Avec la température clémente (25 degrés) prévue dans la cité
éternelle vendredi en début de soirée, Gay et Powell, à la lutte,
ont les jambes pour approcher le record.

Encore cinq pour le jackpot

Au-delà du match alléchant sur la ligne
droite, le meeting romain bénéficie d'un plateau de premier choix,
avec notamment le retour des meilleurs Américains en Europe, mais
sans Damu Cherry. L'organisateur italien Luigi D'Onofrio n'a pu
libérer de couloir pour l'athlète de Tampa, victorieuse lors des
deux premières étapes (à Berlin et Oslo) du 100m haies.



A vrai dire, Cherry avait peu de chance d'aller au bout de la
quête du jackpot d'un million de dollars. Il reste donc cinq
athlètes en lice, dont les plus accrédités sont l'Ethiopien
Kenenisa Bekele (5000m), l'Américaine Sanya Richards (400m),
opposée à sa compatriote Allyson Felix, et la Russe Yelena
Isinbayeva (perche).



Le Finlandais Tero Pitkämäki (javelot) et surtout la Jamaïcaine
Kerron Stewart, sur 100m face à sa compatriote et championne
olympique Shelly-Ann Fraser, risquent de décrocher.

Du spectacle dans les épreuves de saut

La réunion romaine fait également la part belle aux sauts, avec
la crème à la longueur masculine et en demi-fond. Isinbayeva, qui
aime l'Italie, son pays d'adoption, se souviendra qu'elle avait
recommencé l'an dernier au stade olympique son escalade (5m03),
après trois ans de surplace.



Quant à la Croate Blanka Vlasic, elle sait que le stade olympique
fut le 30 août 1987 le théâtre du record du monde, toujours
d'actualité, de la hauteur (2m09 par la Bulgare Stefka
Kostadinova).



si/alt