Bolt à 10 centièmes de son record sur 100m à Paris

Usain Bolt n'a toujours pas pris la main dans son duel à
distance face à Tyson Gay. Sous la pluie, le Jamaïcain a remporté
le 100 m du meeting Golden League de Paris en 9"79, à deux
centièmes du meilleur temps de la saison du champion du monde
américain. Bolt n'avait pas promis de record du monde mais annoncé
«quelque chose de spécial». Son chrono, obtenu par un vent
légèrement défavorable, serait extraordinaire pour tout autre
sprinter mais pas pour le triple champion olympique, sur lequel les
organisateurs avaient beaucoup misé pour offrir à Paris et aux
52'000 spectateurs un premier record du monde. «Je me sens
bien. Je pense avoir fait une belle course malgré le temps», a
déclaré le Jamaïcain.



Bolt a fini comme d'habitude en trombe, mais son premier tiers de
course a été assez décevant. Son enchaînement à la sortie des
starting-blocks reste très perfectible. Le Jamaïcain a tout de même
amélioré son meilleur temps de l'année de 0"07, en restant à 0"10
de son record du monde. Tyson Gay avait couru en 9"77 à Rome
vendredi passé. L'Américain reste aussi devant Bolt (pour 1
centième) sur 200 m. A l'arrivée, Bolt se réjouissait cependant des
deux courses canon de ses partenaires d'entraînement: l'homme
d'Antigua Daniel Bailey, 2e en 9"91, et son compatriote de 19 ans
Yohan Blake, 3e en 9"93. Coach Glen Mills peut aussi être
satisfait.

Quatuor pas inquiété

Dans la lutte pour le jackpot d'un million de dollars réservé
au(x) gagnant(s) des six étapes, les rangs des prétendants ne se
sont pas éclaircis. Ils sont toujours quatre en course, l'Ethiopien
Kenenisa Bekele (3000/5000 m), la Russe Elena Isinbayeva (perche),
la Jamaïcaine Kerron Stewart (100 m) et l'Américaine Sanya Richards
(400 m).



Alors qu'il reste deux réunions, Zurich et Bruxelles, il apparaît
probable que le magot devra être partagé, tant est grande la marge
du quatuor sur ses rivaux. Ainsi, Bekele, que certains voyaient en
danger sur 3000 m face au double champion du monde (1500-5000 m)
Bernard Lagat, s'est joué de l'Américain. Seul à pouvoir suivre les
lièvres sur le 3000, le double champion olympique (5000-10 000 m)
s'est imposé en 7'28"64, plus de 4" devant Lagat (2e en 7'33"15),
qui, vite décramponné, n'a pas pu faire valoir son finish. Sur 100
m, Kerron Stewart n'avait personne à son niveau. La vice-championne
olympique jamaïcaine s'est facilement imposée en 10"99, à 0"24 de
son meilleur temps de l'année.

Un petit saut

Elena Isinbayeva a elle aussi gagné à
l'économie sinon au rabais. Un seul petit saut à 4m65, à 40 cm de
son record du monde, a permis à la Russe de poursuivre sa série
victorieuse, avant d'arrêter son concours à cause de la pluie.
Sanya Richards, elle, a été plus brillante. L'Américaine a signé le
37e chrono de sa carrière sous les 50" (un record) en 49"34,
prolongeant son invincibilité en Golden League qui dure depuis
bientôt cinq ans. La médaillée de bronze des JO de Pékin a fait le
trou dans la dernière ligne droite pour l'emporter avec plus d'une
seconde d'avance.



Coaché par Clyde Hart tout comme elle, Jeremy Wariner n'a, lui,
que partiellement rassuré sur le tour de piste. L'Américain,
déboulonné de son piédestal aux Jeux de Pékin par son compatriote
LaShawn Merritt, s'est imposé dans le temps, moyen pour lui, de
45"28.



si/tai