Caster Semenya, sacrée championne du monde du 800m à Berlin, est
de retour en Afrique du Sud. La mère et le père de la coureuse de
18 ans étaient du nombre des fans à l'aéroport de Johannesburg. Sa
mère, s'exprimant dans la langue Pedi, a déclaré aux journalistes
qu'elle était fière de sa fille, écartant les questions sur sa
féminité.
Cette manifestation de bienvenue était organisée à l'appel de
plusieurs mouvements de défense des droits de l'homme et des partis
politiques mais certains sont venus d'eux-mêmes pour s'installer
sur le balcon surplombant les arrivées. Un autre fan portait une
pancarte faite à la main déclarant Semenya «notre première dame du
sport».
"100% féminine"
"Notre Première Dame du Sport", affirmait une des
nombreuses pancartes de bienvenue brandies par la foule, qui
dansait et chantait son soutien à la jeune athlète. "100% femme
féminine", disait une autre.
"Elle est notre héroïne. C'est notre fille d'Afrique, il n'y a
aucun doute là-dessus", a affirmé Michael Masdmola, venu de la
province rurale du Limpopo (nord), dont Semenya est originaire.
L'enthousiasme de l'accueil a ému Semenya, qui s'est ensuite
détendue sous les hommages au point de rayonner, affichant un large
sourire au milieu des autres athlètes de la délégation
sud-africaine, dont le retour au pays était retransmis en direct à
la télévision.
Délégation reçue par le président
"Merci de faire flotter si haut les couleurs de notre
drapeau. Merci d'avoir de nouveau placé l'Afrique du Sud sur la
carte du monde", a déclaré la ministre des Femmes, des Enfants
et des Personnes handicapées, Noluthando Mayende-Sibiya.
L'équipe sud-africaine aux Mondiaux d'athlétisme de la semaine
dernière à Berlin, qui compte également le champion du monde
messieurs du 800 m, Mbulaeni Mulaudzi, et le vice-champion du saut
en longueur Khotso Mokoena, devait être reçue en fin de matinée à
Pretoria par le président Jacob Zuma.
afp/bao
Résultats sur la féminité de Semenya connus dans plusieurs semaines
La décision de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de diligenter un comité d'experts pour enquêter sur le genre de la jeune femme, âgée de 18 ans, a scandalisé l'Afrique du Sud, qui s'est rassemblée en quelques jours derrière sa nouvelle championne. Les résultats des tests pratiqués par des gynécologues, endocrinologues et psychologues, ne seront pas connus avant plusieurs semaines.
Sous le choc de cette polémique, Semenya avait failli ne pas aller chercher sa médaille d'or mercredi, lorsqu'elle remporté la finale du 800 m en 1'55.45, avec cinq mètres et plus de deux secondes d'avance sur la Kenyane Janeth Jepkosgei et la Britannique Jennifer Meadows.