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Les Suisses sont restés très discrets

Nicole Büchler a signé le meilleur résultat suisse à Berlin.
Nicole Büchler a signé le meilleur résultat suisse à Berlin.
Les Suisses n'ont pas réussi d'exploit aux Mondiaux d'athlétisme à Berlin. En l'absence de Viktor Röthlin, médaillé de bronze du marathon il y a deux ans, les athlètes helvétiques n'ont pu jouer qu'un rôle de figurant.

Avec pour meilleur résultat individuel la 14e place de Nicole
Büchler à la perche, le bilan suisse aux Mondiaux de Berlin est un
des deux plus modestes de l'histoire. Mais il reflète fidèlement
les performances de ces derniers mois, dans un sport où il n'y a
guère de place pour les surprises.



Les responsables de Swiss-Athletics ne regrettent rien: «La
décision de retenir treize athlètes (avec le relais 4 x 100 m)
était juste»
, ont estimé le président Hansruedi Müller et le
chef du sport d'élite Peter Haas. Sachant que statistiquement, en
athlétisme, les atouts n'ont qu'une chance sur trois de répondre
aux attentes, une sélection généreuse s'imposait.



A l'exception du lanceur de javelot Stefan Müller (35e), du
discobole Daniel Schärer (28e) et du coureur de 200 m Marc
Schneeberger (24e), les Suisses ont obtenu des résultats conformes
voire légèrement supérieurs à leur place dans la hiérarchie. Le
problème est qu'ils ne se situent pas très haut dans celle-ci.

Une seule étincelle

Par ailleurs, il n'y a pas eu
assez d'étincelles. Le seul petit exploit est venu de Nicole
Büchler, qui a égalé son record national à la perche avec 4m50
(14e), l'accès de la finale ne lui étant refusé qu'au nombre
d'essais. Elle était allée se préparer aux Etats-Unis. Le relais 4
x 100 m s'est certes classé 12e, mais le nombre d'équipes en lice
était restreint. Au final, sur les onze éditions précédentes, seuls
les Mondiaux 2005 à Helsinki avaient été aussi pauvres (avec deux
14es places).



En l'absence de Viktor Röthlin, médaillé de bronze sur marathon il
y a deux ans à Osaka, l'athlétisme suisse est comme nu. «Ce
sport n'arrête pas de se globaliser et l'élite internationale de
progresser, avec une aisance qui constitue parfois une lourde
hypothèque pour les autres athlètes peut-être pas aussi
décontractés»
, constate Hansruedi Müller. «Nous voyons
aussi que pour réussir, il faut miser à fond sur le sport
», a
poursuivi le président, sans préciser si cela correspondait à
l'état d'esprit de ses athlètes.

Niveau en baisse

Sans fard, Swiss-Athletics a publié dans sa dernière revue des
comparaisons chiffrées et détaillées de l'évolution des
performances en Suisse dans le demi-fond sur les trois dernières
décennies. Le constat est dévastateur, en particulier chez les
messieurs: en 1978, le niveau, sur 1500 m par exemple, était
nettement plus élevé qu'en 2008. Le meilleur Suisse courait la
distance il y a 30 ans en 3'39''04, aujourd'hui en 3'43''44. Le 50e
classé valait encore 3'57''49 en 1978, contre 4'02''88 en
2008.



De fait, l'athlétisme est victime du succès foudroyant des courses
sur route et des nouveaux sports comme le triathlon qui dispersent
les talents, et où les pratiquants n'ont pas à affronter une
concurrence africaine qui en décourage plus d'un. «A l'époque,
tout le monde courait sur piste, ce n'est plus le cas
aujourd'hui»
, relève Peter Haas.



Pays du «sport santé», la Suisse recherche de nouveaux coureurs de
talent réellement compétiteurs.



si/ag

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