Mettre sur pied l'événement a été un "parcours du combattant", confirme le directeur de la course commémorative, Olivier Gloor. Obtenir les autorisations nécessaires de la part des autorités, convaincre les bénévoles et attirer les coureurs ont constitué autant d'obstacles.
Creux historique
"Vu les circonstances, enregistrer 3580 inscrits pour le grand parcours (4500 en tout avec les autres épreuves comme le walking) est plutôt un bon résultat", estime Gloor.
Mais par rapport à 2018 par exemple (7400 inscrits uniquement sur le parcours historique des 17 km), sans parler du record de 16'338 coureurs en 1985, l'épreuve subit une forte chute jusqu'à atteindre un creux historique depuis les années 70. Et ce alors même qu'elle avait réussi à remonter la pente, lentement mais sûrement, après un premier point bas à 6000 classés en 2002.
"Le Covid-19 a laissé des traces profondes", confirme Olivier Gloor. De nombreux coureurs sont refroidis par l'obligation de devoir présenter un certificat et préfèrent renoncer. Maints bénévoles ont aussi jeté l'éponge, parfois à des postes-clé.
Cette édition ne s'annonce pas très festive. L'animation sera réduite au strict minimum: pas de cantines des fêtes, pas d'écran géant à l'arrivée, pas de vestiaires à disposition des coureurs. Les organisateurs ont été priés aussi de veiller à ce qu'il n'y ait pas de gros rassemblements de spectateurs le long de la fameuse montée La Sonnaz, où les encouragements sont pourtant tant appréciés des coureurs.
ats/alt
Course des enfants annulée
La course des enfants, qui réunit traditionnellement 3000 participants, a été annulée. Il faudra puiser dans les réserves pour boucler le budget, la plupart des frais étant incompressibles. "C'est très frustrant. Préparer cette course nous a pris énormément d'énergie", reconnaît Olivier Gloor. D'autant que l'édition 2020 avait déjà dû être annulée.
"Plus de sérénité l'an prochain"
Le patron veut néanmoins rester optimiste. "Je suis persuadé que d'ici deux ans, nous retrouverons le niveau d'avant-Covid. Nous reviendrons à plus de sérénité l'an prochain."
Les difficultés ne se limitent pas à Morat-Fribourg. Les responsables de la Course de l'Escalade ont longtemps hésité à monter la prochaine édition, en décembre. Le nombre de participants y sera réduit de moitié, et un protocole strict sera appliqué.
Numéro 2 des courses populaires en Suisse, le Grand Prix de Berne a déplacé sa date au deuxième week-end d'octobre et repoussé le délai des inscriptions, qui peine à atteindre les 9000 alors qu'il tournait autour des 30'000 habituellement. L'entreprise Datasport, responsable du chronométrage d'une grande partie des courses sur route, observe un peu partout une baisse importante des participants.
Si le Covid n'a sans doute pas tué le mouvement, il a bien sérieusement grippé l'essor des épreuves de courses à pied, qui était quasi ininterrompu depuis des décennies.
Abraham et Mathys visent une troisième victoire
Un duel se profile entre l'athlète réfugié du Sud Soudan Dominic Lobalu et le Genevois Tadesse Abraham dimanche. Maude Mathys vise une troisième victoire chez les femmes. Tenant du titre, Lobalu aura les faveurs de la cote. L'athlète de 23 ans, établi à St-Gall a battu cet été tous ses records sur piste, du 1500 au 10'000 m.
Maude Mathys compte deux victoires, en 2017 et 2018. La Vaudoise était passée tout près de franchir la barrière de l'heure (1h00'17) lors de son premier succès. L'Ethiopienne Habela Genet Abdurkadir, qui vient de gagner les 20 km de Lausanne, peut cependant lui damer le pion dimanche.