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La championne olympique Derartu Tulu battue

Déjà vainqueur en 2006, Caroline Chepkwony a remis ça cette année.
Déjà vainqueur en 2006, Caroline Chepkwony a remis ça cette année.
Double championne olympique et tenante du titre, Derartu Tulu a dû se contenter du 2e rang de l'Escalade derrière la Kényane Caroline Chepkwony. Le Kenya réalise un carton plein avec le succès chez les hommes de Titus Mbishei.

Double championne olympique, l'Ethiopienne Derartu Tulu s'est
fait brûler la politesse à la Course de l'Escalade à Genève. La
victoire est revenue à la Kényane Caroline Chepkwony, spécialiste
des épreuves sur route, tandis que son compatriote Titus Mbishei
s'imposait chez les messieurs.



Mbishei a apporté au Kenya un 14e succès sur les 16 dernières
éditions, une série seulement interrompue par le Marocain Smaïl
Sghyr en 1999 et l'Ethiopien Tolossa Chengere en 2007. Les
victoires sont mieux réparties côté féminin, avec cinq succès
kényans, quatre éthiopiens et un du Bahreïn sur les dix dernières
années.



Déjà gagnante à Genève en 2006, Chepkwony (25 ans) a ressurgi sans
crier gare. En février 2008, cette ancienne spécialiste de cross
basée près de Francfort (All) a donné naissance à un petit garçon,
avant de reprendre l'entraînement. Elle n'avait pas été invitée à
Genève cette année et a payé sa finance d'inscription comme tout un
chacun pour épingler à son tableau de chasse la double championne
olympique du 10'000 m (1992 et 2000) Derartu Tulu, première l'an
dernier.

Derartu Tulu surprise

Je manque un peu de
vitesse sur ces distances maintenant que je cours le marathon

Derartu Tulu

«Je ne la
connaissais pas avant aujourd'hu
i», a reconnu Tulu. A 36 ans,
l'Ethiopienne, camarade d'entraînement de Haile Gebreselassie,
acceptait sa défaite avec le sourire. «Elle a imprimé un bon
rythme, et je manque un peu de vitesse sur ces distance
s (4,78
km) maintenant que je cours le marathon», a-t-elle
dit.



Il y a un mois, Tulu a remporté le marathon de New York, ce qui
laisse évidemment des traces. Elle prévoit de courir encore l'un ou
l'autre marathon prestigieux l'an prochain et s'alignera aussi à la
course de Noël à Sion samedi prochain. Meilleure Suissesse, la
Neuchâteloise Laurence Yerly-Cattin a fini 12e.

Mbishei parti pour briller

La victoire de Mbishei (19 ans) a
été acquise avec brio. Le Kényan a animé l'essentiel de la course
pour devancer après 7,25 km ses compatriotes John Mwangangi, de
4'', et Paul Kipkorir, de 6''.



Mbishei est-il de la trempe d'un Micah Kogo ou William Sigei, ses
compatriotes qui ont aussi remporté l'Escalade jeunes avant de
faire une grande carrière? «J'espère, oui, et j'espère même
faire mieux qu'eu
x» (ndlr: Sigei a notamment détenu le record
du monde du 10'000 m), répond le lauréat. Mbishei est bien parti
pour y arriver. Il est vice-champion du monde juniors de cross et
du 10'000 m, distance qu'il a courue en 27'31'' à 17 ans! Ce jeune
Kényan basé à Londres se prépare actuellement pour les Mondiaux de
cross fin mars à Bydgoszcz (Pol).



Meilleur Suisse, le Neuchâtelois Jérôme Schaffner s'est classé
13e, au niveau de l'an passé (12e). «A priori j'ai bien couru.
J'ai dû être prudent ces derniers temps à l'entraînement car j'ai
eu quelques problèmes de santé après Morat-Fribourg avec le
syndrome des loges




si/rou

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32e Course de l'Escalade

Messieurs (7,25 km)

1. Titus Mbishei KEN 20'26"

2. John Mwangangi KEN + 4"

3. Paul Kipkorir KEN 6"

...

13. Jérôme Schaffner SUI 1'07"

22. Tarcis Ancay SUI 1'40"

25. Stephen Staehli SUI 2'06"

Dames (4,78 km)

1. Caroline Chepkwony KEN 15'29"

2. Derartu Tulu ETH + 3"

3. Jane Muia KEN 14"

...

12. Laurence Yerly-Cat. SUI 1'27"

13. Monika Augustin-Vogel SUI 1'37"

Pas moins de 27'272 coureurs étaient inscrits, tout près du record absolu de 2007 (27'402). Quelques champions d'autres disciplines sportives s'étaient glissés parmi les anonymes, comme la nageuse Swann Oberson ou le golfeur Julien Clément.

Ces champions qui paient leur inscription

Quatre des six athlètes ayant fini sur le podium (messieurs et dames) avaient payé eux-mêmes leur finance d'inscription et donc renoncé aussi à toute prime de départ. Cette année, les organisateurs avaient placé leurs billes sur l'Ethiopienne Derartu Tulu, 2e et qui a touché une prime de départ de 10'000 francs, et sur le Kényan Titus Mbishei (1er).

Les autres occupants des places sur le podium (John Mwangangi, Paul Kipkorir chez les messieurs, Caroline Chepkwony et Jane Muia chez les dames) s'étaient inscrits comme n'importe quel populaire. «Autrefois, il fallait aller chercher les meilleurs coureurs alors qu'aujourd'hui, beaucoup viennent à nous en s'inscrivant eux-mêmes sur Internet. C'est un phénomène nouveau et c'est extraordinaire, cela montre l'engouement pour la course de l'Escalade», a déclaré le chef de presse de la course Michael Kleiner.

En vue des prochaines éditions, des discussions seront menées à l'interne par les organisateurs genevois et des contacts seront pris avec d'autres manifestations pour savoir quelle politique adopter avec l'élite. Des pelotons fermés comme il en existe ailleurs, avec des dossards attribués uniquement sur invitation, semblent cependant hors de question.

En attendant, les managers dont les athlètes ne sont pas invités font tout pour minimiser les coûts. Ils se déplacent avec trois ou quatre coureurs dans la voiture, partant le matin pour rentrer le soir et économiser sur la nuit d'hôtel. «Nous sommes partis à 7 heures du matin et avons fait six heures de route avant la course, pour partir le soir même», a confié Alexander Hempel, manager de la Kényane Caroline Chepkwony.