Personnage extraverti au style vestimentaire déluré, Noah Lyles n'en reste pas moins un champion généreux et sensible. Ses larmes sur le podium du 100m à Budapest ont notamment fait le tour du monde. "Pendant des années, j'ai dominé le 200m en sachant que je pouvais faire aussi bien sur 100m. Cette année, avec mon entraîneur, nous avons vraiment mis beaucoup d'énergie pour que je puisse être le meilleur sur les deux distances. Quand j'ai obtenu cette médaille, je pense que l'énorme pression que je m'étais infligée depuis tellement longtemps durant toute ma carrière s'est enfin envolée", a-t-il expliqué en revenant sur cet épisode au micro de John Nicolet.
Ce stress démesuré pèse aussi sur les épaules de Noah Lyles, actuel homme le plus rapide du monde. La santé mentale est un sujet qui lui tient à coeur, puisque l'Américain souffre de dépression chronique. Les années de pandémie et les nombreuses fusillades aux USA l'ont en outre conduit à prendre des anti-dépresseurs pour réguler son anxiété. "Je pense que ce que j'ai montré en 2022 et 2023, c'est la réaction à ce que j'ai vécu en 2021", a détaillé un athlète qui est invaincu sur 200m depuis 2 ans.
Quand j'étais enfant, le sport ne faisait pas partie de l'équation de ma vie car mon asthme était trop fort
Très ouvert sur sa santé, Noah Lyles a connu une enfance difficile en raison d'un asthme chronique qui l'empêchait de dormir et de se mesurer à d'autres camarades. "Je me souviens d'avoir passé des nuits entières avec une aide respiratoire ou à l'hôpital. Quand j'étais enfant, le sport ne faisait pas partie de l'équation de ma vie car mon asthme était trop fort. Ma mère m'a fait comprendre que mon état de santé changerait, que ce ne serait pas pour toujours. J'ai compris cela très jeune et, durant toute ma vie, j'ai cru en cette philosophie", a confié le Floridien, qui a vu sa persévérance récompensée par un total de 6 titres mondiaux... pour l'instant.
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