Publié

La Ligue de diamant renaît sur les cendres de la Golden League

Une belle brochette de stars se retrouvera à Doha vendredi.
Une belle brochette de stars se retrouvera à Doha vendredi.
Adieu l'or, bonjour le diamant. Le petit microcosme de l'athlétisme attend beaucoup de la nouvelle Ligue de diamant, au sein de laquelle on promet plus de lisibilité et plus de stars. Première réunion agendée vendredi à Doha.

Exit la Golden League, voici la Ligue de diamant: l'athlétisme
lance vendredi à Doha son nouveau circuit qui doit lui donner une
meilleure lisibilité et couronner en fin de saison l'athlète numéro
1 dans chaque discipline. Il y aura davantage de duels entre les
principales stars.

"Une restructuration massive" dont on attend beaucoup

Cela met un peu
d'ordre dans le système et revalorise les 32 disciplines

Jacky Delapierre

La Fédération
internationale (IAAF) et les grands meetings ont fait le forcing
pour bouleverser un système de meetings obsolète et imposer un
modèle cohérent dont ils attendent beaucoup. Principes de base:
égalité entre les 32 disciplines ("prize-money" identique),
extension géographique sur trois continents et fil rouge constitué
par l'attribution de points selon le rang, avec un classement
général par épreuve au terme des 14 réunions. Le tout avec des
horaires ramassés sur deux heures.



"C'est une restructuration massive", explique Patrick
Magyar, patron du meeting de Zurich et l'un des promoteurs du
projet. Par rapport au World Athletics Tour, le nombre de réunions
est réduit de moitié. La qualité va énormément s'améliorer."



La Golden League, qui constituait jusqu'à présent le top de la
pyramide athlétique, était une idée commerciale. Chaque
organisateur jouait peu ou prou sa propre partition. La Ligue de
diamant, elle, consacre le ralliement des forces, explique Magyar:
système informatique commun, communication approfondie, meilleure
concertation avec l'IAAF.

La présence des stars est assurée

Le succès du nouveau circuit dépendra de l'engagement des
principales vedettes. Pour s'assurer leur présence tout au long de
l'année, l'IAAF et les organisateurs ont mis une quinzaine
d'"ambassadeurs" sous contrat. Ainsi, les Usain Bolt, Blanka
Vlasic, Steven Hooker, Allyson Felix, Tyson Gay, Andreas
Thorkildsen, Asafa Powell, Kenenisa Bekele et autre Sanya
Richards-Ross doivent en principe disputer la moitié des réunions,
dont la finale à Zurich ou Bruxelles. De quoi en faire les
principaux favoris pour l'obtention du trophée 4 carats dans leur
discipline respective.



Un principe d'alternance est prévu entre les réunions, afin, par
exemple, de permettre à celles privées de Bolt cette année de
l'avoir au départ l'an prochain (le Jamaïcain est annoncé à
Lausanne et Zurich en 2010). Il existe le risque d'une
"Bolt-dépendance". Les organisateurs sont embarrassés et électrisés
à la fois. D'un côté, Bolt est gage d'un stade plein, de l'autre,
il vampirise l'intérêt et coûte... deux fois plus cher que l'an
passé, confirme Patrick Magyar, sans avancer de chiffres. En 2009,
sa prime de départ était estimée à 200'000 dollars.

Tenter de fidéliser les chaînes publiques

Patron d'Athletissima à Lausanne, Jacky Delapierre voit d'un bon
oeil le nouveau circuit: "Cela met un peu d'ordre dans le
système et revalorise les 32 disciplines, qui auront toutes la même
visibilité"
, estime-t-il.



L'enjeu sera de fidéliser les diffuseurs télé et de s'assurer une
présence accrue des chaînes publiques. Actuellement, l'intérêt
vient surtout des chaînes privées thématiques sur abonnement.
"La couverture télévisée s'annonce excellente en Europe du Nord
et de l'Est, meilleure aussi en Asie. Mais il reste du travail sur
les grands marchés d'Europe de l'Ouest"
, admet Magyar. En
Suisse, la SSR alternera retransmissions en direct et résumés en
différé.



"Pour l'instant, tous les indicateurs sont au vert et le
'feed-back' des athlètes est bon. Mais il faut du temps. La Coupe
du monde de ski a mis des années à s'installer"
, compare
Patrick Magyar.



si/rsch

Publié

Calendrier, système et ambassadeurs

CALENDRIER:

14 mai: Doha
23 mai: Shanghaï
4 juin: Oslo
10 juin: Rome
12 juin: New York
3 juillet: Eugene
8 juillet: Lausanne
10 juillet: Gateshead
16 juillet: Paris
22 juillet: Monaco
6 août: Stockholm
13/14 août: Londres
19 août: Zurich (finale)
27 août: Bruxelles (finale)

SYSTEME:

Dans chaque discipline (32 au total hommes et dames, le marteau étant organisé séparément), le vainqueur de chaque meeting reçoit 4 points, le deuxième 2 points, le troisième 1 point (points doublés lors des finales de Zurich et Bruxelles). Chaque épreuve est organisée une fois sur deux (sauf à Londres, sur deux jours avec toutes les disciplines). Le vainqueur aux points de chaque épreuve reçoit un trophée (Diamond Trophy) et est couronné numéro 1. En cas d'égalité, le nombre de victoires, accessoirement le résultat de la finale fait foi.

AMBASSADEURS:

Kenenisa Bekele (ETH/5000 m)
Usain Bolt (JAM/100 et 200 m)
Allyson Felix (USA/200 et 400 m)
Shelly-Ann Fraser (JAM/100 m)
Tyson Gay (USA/100 et 200 m)
Steven Hooker (AUS/ perche)
Tero Pitkämäki (FIN/javelot)
Sanya Richards-Ross (USA/400 m)
Asafa Powell (JAM/100 m)
Barbora Spotakova (TCH/javelot)
Andreas Thorkildsen (NOR/javelot)
Valerie Vili (NZE/poids)
Blanka Vlasic (CRO/hauteur)
Note: initialement prévue, Yelena Isinbayeva (RUS/perche) a choisi de faire un break en 2010.