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La Suisse en pleine ruée vers l'or

Timothé Mumenthaler (gauche) et William Reais (droite) ont brillé à Rome. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Timothé Mumenthaler (gauche) et William Reais (droite) ont brillé à Rome. - [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
A Rome, la délégation suisse revient sur les Championnats d'Europe les plus réussis de tous les temps. Neuf médailles, dont 4 en or, témoignent de la tendance à la hausse qui se poursuit.

Les chiffres ne mentent pas. Ils témoignent d'une hausse dont le zénith a été une nouvelle fois repoussé. Munich 2022, avec ses 6 médailles, ses 14 places dans le top-8 et ce 12e rang au tableau des médailles, semblait difficile à dépasser. Deux ans plus tard, tout est bien meilleur: 9 médailles, 18 classements dans le top-8 et une 5e place au tableau des médailles.

Et ces joutes au Stadio Olimpico ont offert des exploits historiques: pour la 1re fois 4 titres individuels (jamais plus d'un jusqu'à présent), pour la 1re fois 2 médailles dans une discipline (le 200m avec Timothé Mumenthaler et William Reais), pour la 1re fois une défense de titre réussie (Mujinga Kambundji sur 200m).

Un changement de statut pour la Suisse

En l'espace de 2 décennies, la Suisse est passée du statut de "nobody" à celui de grande nation de l'athlétisme européen. Le point le plus bas a été atteint entre Munich 2002 (10 participants, une place en finale, l'argent pour André Bucher) et Helsinki 2012 (20 participants, 3 places en finale, aucune médaille). Entre 2002 et 2012, il y a eu au total 9 places de finalistes sur 4 championnats d'Europe. Le double a été atteint à Rome.

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ats/bur

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Le scouting fonctionne

Les raisons de cette progression sont nombreuses. Philipp Bandi, le chef du sport de performance de Swiss Athletics rappelle que les athlètes qui ont réussi à Rome ont presque tous été découverts dans l'un des nombreux programmes de relève comme l'UBS Kids Cup. Le scouting de Swiss Athletics fonctionne. Le nombre de débutants en athlétisme n'est pas beaucoup plus élevé qu'auparavant, mais la densité des talents a massivement augmenté.

Une génération qui a appris à gagner

Selon Bandi, la nouvelle génération a appris à gagner. Presque tous ceux qui sont montés sur le podium à Rome y sont déjà parvenus dans les catégories de la relève. Angelica Moser a même remporté 6 médailles d'or en tant qu'adolescente, William Reais a aussi été champion d'Europe des moins de 23 ans, Timothé Mumenthaler 3e à ce niveau. Ditaji Kambundji a remporté des victoires aux championnats d'Europe M20 et M23, Jason Joseph également, Simon Ehammer a été champion d'Europe M23 au saut en longueur et champion du monde M20 du décathlon. Mujinga Kambundji a remporté la médaille d'argent à 17 ans lors d'un festival olympique de la jeunesse.

Création locale

Derrière chaque médaille de Rome se cache un entraîneur ou une entraîneure suisse, constate Bandi. L'époque où beaucoup partaient à l'étranger est révolue, ce qui remplit aussi le chef du sport de compétition de fierté: "Nous avons des entraîneurs performants et très bien formés." Les perspectives pour l'athlétisme suisse sont réjouissantes, ce que Bandi justifie en faisant référence à la structure d'âge: Ehammer, Annik Kälin, Mumenthaler, Reais, Joseph, Ditaji Kambundji ou Dominic Lobalu sont tous jeunes et devraient encore avoir deux cycles olympiques devant eux.