Viktor Röthlin revient sur son exploit et envisage de courir aux JO 2012

Son triomphe aux Européens de Barcelone donne des ailes à Viktor Röthlin. S'il entend se donner le temps de la réflexion pour la fin de sa saison 2010, l'Obwaldien a laissé entendre qu'il participera en principe à deux grands marathons en 2011, mais pas aux Championnats du monde à Daegu (Corée du Sud). Ses chances sont bonnes de le voir aussi aux Jeux de Londres.

"Pour le moment, je pense que oui", a-t-il répondu à la question de savoir s'il disputera ces JO. En 2012, l'Obwaldien aura 37 ans. Il entendait bien arrêter fin 2011, mais son épouse Renate lui a suggéré que comme il avait manqué la saison 2009, il pourrait la rattraper en 2012... En attendant, sa valeur marchande a pris l'ascenseur: selon l'organisateur du meeting de Zurich Patrick Magyar, elle atteint désormais "une somme à six chiffres". Sur marathon, les meilleurs reçoivent des primes de départ souvent supérieures à celles d'arrivée.

"JE NE SUIS ARRIVE EN FORME QUE CES 15 DERNIERS JOURS"

Viktor Röthlin disputait aux Championnats d'Europe de Barcelone son premier marathon depuis deux ans. Il s'interrogeait sur son aptitude à tenir le choc et sur l'opportunité de poursuivre sa carrière. Il a obtenu les réponses.

Comment expliquez-vous ce petit miracle ? Il y a quatre mois, vous évoluiez à un niveau presque régional (10e aux 15 km de Chiètres en 48'37) et aujourd'hui, vous survolez le Championnat d'Europe...

VIKTOR ROETHLIN:

"Il faut bien le comprendre: je suis un très bon marathonien et relativement mauvais sur 10 ou 15 km. Mon truc, c'est le

marathon. Ce n'est pas un souci pour moi de me faire battre par des Suisses sur d'autres distances. En plus, à Chiètres, je venais de reprendre l'entraînement. Je me prépare spécifiquement pour courir deux marathons par an. Je ne suis arrivé en forme que ces quinze derniers jours".

Avez-vous souffert de la chaleur ?

VIKTOR ROETHLIN: "Il faisait plutôt frais comparé à Pékin (JO 2008) et Osaka (Mondiaux 2007). Rien d'extrême. Et mon système pour combattre la chaleur, avec des "patches" de refroidissement sous le maillot jussqu'au 5e km et de la glace liquide aux ravitaillements, a très bien fonctionné. Fritz Schmocker (le coach occasionnel) et Daniel Brodard (le sparring-partner) m'ont parfaitement ravitaillé et tenu informé des écarts. J'étais prêt pour affronter la chaleur".

"Mon mariage m'a fait du bien"

Vers le 25e km, on vous a vu avoir un échange avec José Manuel Martinez...

VIKTOR ROETHLIN: "Je lui ai signifié que j'étais prêt à ce qu'on parte tous les deux. Je ne voulais pas mener seul jusqu'à la fin. Je m'entends très bien avec Martinez. On ne s'était plus vus depuis deux ans mais il m'avait dit avant la course qu'il était heureux que je sois là".

Que signifie ce titre pour vous après ce que vous enduré ces deux dernières années ?

VIKTOR ROETHLIN: "Cela montre que mon mariage m'a fait du bien ! A l'automne 2009, avec mon opération au talon, j'avais encore bien d'autres problèmes. Le médecin qui m'a opéré est Espagnol. Il faut croire que c'est un bon signe. Et l'or manquait dans ma petite panoplie de médailles".

On a eu le sentiment que vous en aviez encore sous la semelle aujourd'hui...

VIKTOR ROETHLIN: (rires) "J'aurais certainement pu aller plus vite... A l'entraînement, il m'arrive de courir 35 km à cette vitesse. Mais je ne peux pas dire ce que ça aurait donné dans un autre contexte (ndlr: avec les Africains par exemple). Quant à savoir si je referai un marathon cette année, c'est mon corps qui me donnera la réponse".

si/rsch