Publié

Morat-Fribourg opère un retour en grâce

Tarcis Ançay sera parmi les favoris de cette 77e édition.
Tarcis Ançay sera parmi les favoris de cette 77e édition.
Morat-Fribourg retrouve une place importante dans les courses populaires et élites depuis quelques années. Cette année, les têtes d'affiche seront notamment Tarcis Ançay, Christian Belz et Magali Di Marco Messmer.

Forte d'une stratégie centrée à la fois sur le coureur populaire et l'élite suisse, la classique Morat-Fribourg opère un retour un grâce auprès du peloton après la chute des années 90. La 77e édition qui aura lieu dimanche confirme ce redressement.

Sur la base des derniers pointages, les organisateurs s'attendent à 7500 inscrits pour le parcours traditionnel des 17,17 km (près de 10'000 en tout avec les enfants et le walking). Cela confirme la reprise des dernières années, même si l'on reste loin du record de 16'000 participants en 1985.

"On parle de nous..."

Outre l'aspect populaire, désormais mieux pris en compte avec un chronométrage et des structures d'accueil modernisés, la course opère un retour en grâce auprès de l'élite. Les meilleurs Helvètes ont à nouveau plaisir à s'y mesurer, car ils sont choyés: "Les organisateurs nous font sentir qu'ils nous veulent au départ, ils parlent de nous, nous offrent l'hôtel... J'ai vraiment du plaisir à venir, d'autant que la course permet de se frotter aux meilleurs et d'avoir un chrono référence", relève le champion de Suisse du marathon Tarcis Ançay.

Le Valaisan est une des têtes d'affiche suisses de la 77e édition, aux côtés de Christian Belz, 6e des Championnats d'Europe sur 10'000 m cet été à Barcelone, Stéphane Joly, l'un des meilleurs spécialistes de cross-country en Europe, et, chez les dames, Magali Di Marco Messmer, qui a abandonné le triathlon pour la course à pied.

"Promouvoir les athlètes suisses"

Morat - Fribourg offre des primes plutôt confortables par rapport aux autres épreuves sur route du pays: un budget global de 12'000 francs pour les primes de départ, des primes d'arrivée pour les meilleurs dont 1500 francs pour le vainqueur, plus (originalité) des récompenses spéciales pour les dix premiers Suisses (1000 francs pour le meilleur), cumulables aux primes du classement "scratch".

"C'est clairement notre stratégie que de promouvoir les athlètes suisses", relève le directeur de l'épreuve Laurent Meuwly. "Morat-Fribourg doit redevenir importante pour nos meilleurs coureurs, comme à l'époque avec Markus Ryffel." L'identification du public avec la course est à ce prix.

"Une course mythique"

Pour cette raison, les organisateurs privilégient aussi dans les engagements les coureurs étrangers connus en Suisse, comme l'Ethiopien de Lausanne Tolossa Chengere, deux fois vainqueur, son compatriote de Genève Tesfaye Eticha ou le Kényan d'Uster John Mwangangi, tenant du titre.

"Nous espérons avoir un Suisse qui lutte pour la gagne", glisse Meuwly, même si ce n'est sans doute pas cette année que Stéphane Schweickhardt, dernier vainqueur helvétique chez les messieurs en 1998, aura un successeur.

"Morat - Fribourg m'intéresse car c'est une épreuve mythique", souligne Stéphane Joly, enfin au départ après plusieurs années d'absence. Plus que les quelques centaines de francs qu'ils peuvent espérer toucher, les athlètes suisses sont sensibles aux marques de reconnaissance que leur vaut cette vénérable classique.

si/mor

Publié