Viktor Röthlin face à la crème de la crème dimanche

Avec au départ sept athlètes valant moins de 2h06', le marathon de Londres auquel prendra part dimanche (SF2 et Eurosport dès 10h45) Viktor Röthlin est l'épreuve du genre la plus relevée de la planète. Le prestige et les sommes en jeu attirent la crème de la crème, un défi immense pour le champion d'Europe obwaldien.

Röthlin, dans un jour "normal", ne devrait pas avoir trop de mal à se classer "premier non Africain", malgré la présence du vice-champion d'Europe José Manuel Martinez. Mais cela ne lui garantit pas encore une place de choix, tant la concurrence est forte: elle est supérieure à celle des Jeux olympiques et des Mondiaux, puisque contrairement aux grands Championnats où seuls trois Kényans ou Ethiopiens sont admis au départ, le nombre d'athlètes par nation est illimité dans les grands marathons "open".

Tous les meilleurs seront là

Hormis le recordman du monde Haile Gebreselassie et le champion olympique Samuel Wanjiru, le "who is who" des 42,195 km sera présent sur les bords de la Tamise, avec un peloton d'Africains de l'Est avides de réécrire l'histoire.

Numéro 3 mondial de tous les temps (2h04'27) et partenaire d'entraînement occasionnel de Röthlin cet hiver au Kenya, James Kwambai (Ken) est le plus rapide sur le papier. Mais le favori sera l'Ethiopien de poche Tsegaye Kebede, tenant du titre et d'une constance phénoménale: sur les huit marathons majeurs qu'il a disputés depuis 2008, il n'a jamais terminé au-delà de la 3e place.

Numéro 1 mondial l'an passé et vainqueur à Rotterdam et Berlin, le Kényan Patrick Makau est un "gros" client également, de même que le recordman du monde juniors, l'Ethiopien Bazu Worku (2h06'15 à 18 ans!). La densité est telle que le double vainqueur du marathon de New York, le Brésilien Marilson Gomes dos Santos, et le champion du monde en titre, le Kényan Abel Kirui, ne figurent pas vraiment parmi les favoris.

Des risques sur les routes kényanes

Quelles sont dans ce contexte les chances de Röthlin, dont le record de Suisse (2h07'23) le situe au 9e rang de la hiérarchie sur le papier? L'Obwaldien visera d'abord le chrono. Un temps autour des 2h08' le relancerait dans ses ambitions de s'attaquer plus tard au record d'Europe (2h06'36) et le rapprocherait sans doute du "top-5". Tout en le plaçant idéalement sur orbite en vue des JO de Londres l'an prochain.

La limite de qualification (2h14') apparaît comme une formalité. "Ma forme est bonne, elle s'est stabilisée à un haut niveau. Après tous les problèmes que j'ai connus (double embolie, opération à un talon, préparation trop courte pour New York), je suis prêt cette fois", glisse le médaillé de bronze des Mondiaux 2007.

Au Kenya cet hiver, Röthlin a innové, en choisissant de s'entraîner en partie sur route (et non plus seulement sur des chemins de terre), afin de préparer sa musculature aux chocs du marathon. Une opération risquée vu le style de conduite très téméraire et sans égard pour les piétons des automobilistes locaux: "Nous partions à l'aube, peu avant le lever du soleil, et étions escortés par le pick-up de notre entraîneur qui, tous feux allumés, faisait office de bouclier à l'arrière", a évoqué l'Obwaldien, jamais à court d'anecdotes.

Marathon de Londres, les principaux engagés

Messieurs: James Kwambai/Ken (meilleur temps 2h04'27). Patrick Kamau/Ken (2h04'48). Abel Kirui/Ken (2h05'04). Martin Lel/Ken (2h05'15). Tsegaye Kebede/Eth (2h05'18). Bazu Worku /Eth (2h05'25). Jaouad Gharib/Mar (2h05'27). Emmanuel Mutai/Ken (2h06'15). Viktor Röthlin/S (2h07'23).

Dames: Mary Keitany/Ken (débuts sur la distance), Bai Xue/Chine (championne du monde), Irina Mikitenko/All (2h19'19), Liliya Shobukova/Rus (2h20'25), Aberu Kebede/Eth (2h23'58), Zhou Chunxiu/Chine (2h19'51).

40'000 inscrits (départ 10h00 heure suisse pour les dames, 10h45 pour les messieurs)

si/dbu