Pusterla s'ensable à la longueur, Fischer renonce

Un petit tour et puis s'en va. Irene Pusterla est passée à côté de ses Mondiaux à Daegu, se faisant sortir en qualifications du saut en longueur avec 6m34, loin de ses standards habituels.

"Je suis triste, car je tenais beaucoup à cette compétition", a déclaré la recordwoman de Suisse (6m84). Elle avait choisi au dernier moment de se rendre en Corée et ne regrette pas sa décision, malgré son échec. "C'était une expérience internationale..."

L'athlète du Vigor Ligornetto a réalisé une de ses plus mauvaises performances des deux dernières saisons, loin du niveau de ses dernières sorties. La moyenne des trois meilleurs sauts de chacun de ses concours cette année se situe à 6m64. Une telle longueur aurait largement suffi pour entrer en finale, puisque la dernière des douze qualifiées a sauté à 6m51. Mais Pusterla s'est ensablée.

Que s'est-il passé? "C'est l'atterrissage de mes sauts qui n'a pas marché", tente-t-elle d'expliquer. Toutes les autres phases étaient bonnes." Pusterla estime avoir perdu une quarantaine de centimètres en ne parvenant pas à ramener suffisamment son bassin dans la fosse. Ses trois tentatives (6m34, 6m22 et 6m21) ont été un fiasco.

"J'essaierai de revenir plus forte", dit la Suissesse, qui cherchera d'abord à rebondir au meeting de Zurich dans dix jours. Elle devrait surmonter sa déception car au "moins, je n'ai rien de cassé", relève-t-elle encore.

Fischer renonce au 5000m

Pusterla avait été autrement plus déconfite l'an dernier aux Européens de Barcelone, où elle avait été écartée de la finale pour bien moins que ça (avec 6m62, elle avait fini à égalité avec la dernière qualifiée mais fut éliminée en raison d'un moins bon deuxième saut). Cette fois, elle ne peut pas invoquer la malchance.

Sabine Fischer doit déclarer forfait pour le 5000m des Championnats du monde à Daegu. La Saint-Galloise s'est tordu un pied à l'entraînement mercredi et ressent toujours des douleurs. Au terme d'une séance test samedi, l'aînée de la sélection suisse (38 ans) a constaté qu'elle ne serait pas en mesure de défendre ses chances lors des séries mardi.

Elle s'était classée 9e des Championnats d'Europe l'an dernier à Barcelone et devait disputer ses deuxièmes Championnats du monde après ceux de 2001, où elle avait couru sur 1500 m.

Steve Hooker éliminé

Le tenant du titre australien Steve Hooker a été éliminé dès les qualifications de l'épreuve de la perche, samedi matin. Il a échoué à trois reprises à 5m50. Hooker, champion olympique 2008 à Pékin et du monde 2009 à Berlin, a été blessé pendant de longs mois au genou la saison dernière. Il n'avait ainsi pu participer à aucune compétition entre octobre 2010 et juillet 2011 et une grosse incertitude entourait donc son niveau de forme.

L'Australien est un coutumier des performances surprises, mais jusqu'à présent elles avaient plutôt été en sa faveur. Il avait remporté le titre mondial il y a deux ans à Berlin en effaçant une barre à 5m90, sur son seul essai réussi du concours, pour deux sauts en tout et pour tout. Il est le deuxième homme le plus haut perché de l'histoire avec ses 6m06 réussis en salle en 2009. Le Français Renaud Lavillenie s'annonce comme le favori de la compétition.

Les Kényanes raflent tout

Les Kényanes ont réalisé une phénoménale moisson qui entrera dans l'histoire lors de la première

journée des Mondiaux à Daegu. Elles ont réussi le triplé sur le marathon avant d'occuper les quatre premières places sur 10'000 m.

Rien n'arrête les reines des hauts plateaux. En matinée, sur le marathon, Edna Kiplagat avait chuté après un accrochage avec sa compatriote Susan Cherop lors d'un ravitaillement aux alentours du 35e km. Elle s'est relevée et a remporté la course, en 2h28'43, devant ses compatriotes Piscah Jeptoo et Cherop.

Déjà unique sur la distance, ce triplé n'était pourtant qu'un avant-goût de ce qui suivrait en soirée. Au terme d'un 10'000 m couru en crescendo et dans un bel esprit d'équipe, les athlètes en rouge et vert ont trusté les quatre premières places: Vivian Cheruiyot a gagné en 30'48''98, devant Sally Kipyego (30'50''04) et la tenante du titre et double gagnante de la course de l'Escalade à Genève, Linet Masai (30'53''59), Priscah Cherono prenant la 4e place.

"Les marathoniennes nous ont inspiré et nous voulions les imiter", a déclaré Vivian Cheruiyot.

Sans précédent

Les Kényanes avaient pu aligner quatre athlètes car la tenante du titre figurait dans leurs rangs. Comme sur marathon, les Ethiopiennes, qui partaient cofavorites, n'ont finalement eu que leurs yeux pour pleurer.

Il y avait déjà eu deux précédents dans l'histoire avec un quadruplé, les Américains sur 200 m en 2005 et les Ethiopiennes sur 5000 m la même année. Mais une double moisson de cette ampleur la même journée est historique.

Vivian Cheruiyot, 27 ans, était déjà championne du monde en titre du 5000 m. Elle pourrait bien réaliser le doublé à Daegu. Elle faisait ses grands débuts cette année sur 10'000 m et elle a su faire prévaloir sa vitesse de pointe dans le final. Elle était invaincue en six courses cette saison.

agences/tai