Il s'agit d'une nouvelle consécration pour Merritt (27 ans), ancien prodige du sprint enfin au sommet de sa discipline après le titre de champion olympique décroché à Londres cet été.
Merritt a dominé ses adversaires tout au long de l'été, et son record du monde de Bruxelles constitue ainsi sa 8e course de la saison sous les 13 secondes ! Il avait annoncé le record pour Athletissima à Lausanne il y a quinze jours mais un faux départ avait mis un terme à ses ambitions. Merritt détenait également auparavant la meilleure performance de la saison avec son 12"92 en finale des Jeux.
Concentré dès le départ, Merritt a livré une course prodigieuse, techniquement incroyable, pour dominer ses adversaires dès les premiers mètres et les lâcher irrémédiablement dès la mi-course passée. Merritt a devancé son dauphin l'Américain Jason Richardson de 25 centièmes !
Merritt a non seulement réussi à améliorer la marque mondiale, mais il lui a carrément donné une grande gifle avec sept centièmes de rabotés. Il s'agit de la plus grosse progression donnée au record du monde de la discipline depuis que l'Américain Renaldo Nehemiah - premier homme à briser les 13 secondes - avait fait passer le record de 13"00 à 12"93 en 1981.
Une hygiène de vie nettement améliorée
Merritt s'adjuge du même coup la Ligue de diamant de la discipline, devant Richardson, qu'il avait également devancé lors des JO.
"C'était presque parfait. J'ai juste réussi à assembler proprement tous les éléments (de la course)", a observé l'athlète originaire de Géorgie. A Lausanne, le "hurdler" avait expliqué ses progrès de cette saison par l'amélioration de son hygiène de vie. Cet ancien spécialiste du sprint a renoncé à son régime pizzas-nachos et produits laitiers pour manger plus de légumes, de fruits et de viande, veillant aussi davantage à ses heures de sommeil.
Epargné par les blessures et boosté par son titre mondial indoor en début de saison, il est sur une lancée impressionnante. Contrairement à Robles et Liu Xiang, ses prédécesseurs sur les tablettes mondiales, qui misaient d'abord sur leur technique, Merritt s'appuie prioritairement sur sa vitesse pure. Il estime valoir autour de 10''2 sur 100 m et se sentirait capable, avec un entraînement spécifique, de courir sous les 10'' sur la ligne droite.
Bolt et Blake intouchables
Record oblige, Usain Bolt et Yohan Blake n'ont pas été les acteurs principaux de la soirée. Pourtant, ils ont tenu le public en haleine. Bolt a été acclamé, plus que les autres, même s'il s'est contenté d'un "modeste" (vu son standing) 9''86 sur 100 m. Le sextuple champion olympique a pris un mauvais départ avant de remonter ses adversaires, notamment ses deux compatriotes Nesta Carter (2e en 9''96) et Kemar Bailey Cole (3e en 9''97) et les passer à vingt mètres de l'arrivée.
Bolt s'adjuge du même coup la Ligue de diamant de la discipline reine. Mais il est temps que la saison se termine pour le Jamaïcain, rassasié.
Yohan Blake, lui, a toujours faim. Il l'a encore prouvé en survolant le 200 m en 19''54, le 9e chrono de tous les temps. Gourmand, le public espérait toutefois encore mieux, se souvenant de la performance stratosphérique (19''26, à 0''07 du record de Bolt) réussie par le Jamaïcain l'an dernier sur cette piste. Blake est sorti en trombe du virage mais a semblé payer un peu ses efforts dans la ligne droite. Il a devancé son compatriote Jason Young (19''92) et le Français Christophe Lemaitre (20''17).
Le public belge a vibré au doublé sur 400 m des enfants du pays, les jumeaux Kevin et Jonathan Borlée. Le premier nommé, champion d'Europe en 2010, s'est imposé en 44''75, contre 45''02 à son frère.
agences/dbu