Yelena Isinbayeva a repris son ascension vers les étoiles. Après trois ans d'éclipse, partielle voire totale, la reine de la perche et de l'athlétisme féminin a reconquis à Moscou un titre mondial qui lui sied à merveille, dans un stade Luzhniki aux anges.
L'ancienne gymnaste a franchi 4m89, avant de s'attaquer à une barre à 5m07, 1 cm de plus que son record du monde. Bien que son titre fût déjà assuré à ce moment-là, elle a fait le show et n'a pas échoué de beaucoup. La championne olympique Jennifer Suhr et la Cubaine Yarisley Silva (2e et 3e avec 4m82 toutes les deux), ne pouvaient que s'incliner.
Ce que les Mondiaux pouvaient espérer de mieux
Ce retour au sommet de la superstar est ce que ces Mondiaux pouvaient espérer de mieux. Après trois premières journées plutôt anémiques question ambiance, le Stade Luzhniki s'est réveillé. Et surtout, quelle résurrection pour Isinbayeva elle-même!
La championne de 31 ans s'est réjouie comme une junior, comme pour évacuer tous les tourments traversés ces dernières années. Car l'orgueilleuse championne de Volgograd ne supportait pas d'avoir été reléguée dans l'ombre, d'avoir été oubliée même, après ses errements des saisons 2009 à 2012.
Camouflet suprême, l'Américaine Jennifer Suhr, celle-là même qui avait affirmé en 2008 déjà qu'elle voulait "botter le cul des Russes", avait ravi à Isinbayeva son record du monde en salle cet hiver (5m02). Devenant au passage la deuxième femme de l'histoire à plus de 5 m.
Isinbayeva s'est alors faite discrète, renonçant à la saison en salle et apparaissant très peu en meeting avant ces Mondiaux. Elle avait tout misé sur ces joutes à domicile, au stade Luzhniki, là où sa grande histoire avait commencé il y a une dizaine d'années.
Et maintenant, la "pause bébé"?
Rebondir comme elle l'a fait après son triple échec aux Mondiaux 2009 (aucune barre franchie) et 2011 (6e) ainsi qu'aux JO 2012 (6e) est phénoménal. Son dernier grand exploit en plein air remontait au Weltklasse de Zurich en 2009, où elle avait établi son record du monde (5m06).
Multimilllionnaire, triple athlète mondiale de l'année, double championne olympique et désormais triple championne du monde, la Russe pourrait bien être encouragée à poursuivre sa belle aventure. Elle a laissé planer le doute cet été sur ses intentions futures, laissant d'abord entendre qu'elle arrêterait sa carrière après Moscou, puis se ravisant ("je change facilement d'avis, je suis du signe des gémeaux", s'était-elle justifiée) pour dire qu'elle continuerait jusqu'aux Jeux de Rio en 2016.
Peut-être deviendra-t-elle maman l'année prochaine, comme elle l'espère, avant de reprendre la compétition en 2015...
si/dbu
L'Afrique de l'Est écrase le 3000m steeple
Comme prévu, l'Afrique de l'Est a écrasé le 3000 m steeple dames. Kényanes et Ethiopiennes occupent les six premières places.
Milcah Chemos Cheywa (Ken) a décroché l'or avec une meilleure performance mondiale à la clé (9'11''65) devant sa compatriote Lydia Chepkurui (9'12''55) et l'Ethiopienne Sofia Assafa (9'12''84).