"A vos marques... Prêts?... Partez!". Qui n'a jamais entendu ce groupe de mots, dans une cour d'école, dans la vie de tous les jours ou encore à la télévision? C'est l'essence même de bon nombre de disciplines sportives, en athlétisme plus particulièrement.
Mais c'est aussi au moment où ce groupe de mots a été prononcé que le coup de pistolet retentit, où le chronomètre s'enclenche. Il marque l'apparition de l'arbitre, en quelque sorte.
Ici à Zurich, dans le cadre des Européens d'athlétisme - mais c'est aussi le cas dans la plupart des gros rendez-vous sportifs planétaires -, c'est évidemment Swiss Timing qui gère cette valse des chronos, sous le label de la prestigieuse marque biennoise Omega, partenaire de ces Européens depuis 2008 (le contrat a été prolongé jusqu'en 2016).
Mais au fait, comment ça marche? RTSsport.ch a voulu en savoir plus et a participé à une démonstration sur la "piste magique" du Letzigrund. Comment ça se passe sur un 100m? L'explication en quelques points:
1. Le pistolet de départ
Si le starter disposait d'une véritable arme à feu - avec balles à blanc, évidemment - jusqu'il y a quelques années, tout a changé depuis les événements du 11 septembre. "Il devenait de plus en plus difficile de transporter une arme à feu dans les avions", explique Peter Hürzeler, l'un des responsables de Swiss Timing.
Omega a donc développé un "pistolet électronique", qui émet non plus un véritable nuage de fumée, mais une lumière flash visible dans tout le stade. Il a été utilisé pour la 1ère fois lors des Jeux olympiques d'hiver 2010, à Vancouver.
Autre avantage par rapport à l'ancienne méthode digne du far-west, le pistolet actuel est relié à un microphone qui retransmet instantanément le son du départ à chaque starting-bloc. Auparavant, la détonation était propagée à la vitesse du son (env. 3 millisecondes par mètre), ce qui fait que les athlètes placés plus près du starter étaient avantagés!
2. Les starting-blocs
S'ils disposent désormais tous d'un haut-parleur juste derrière, ils sont désormais également équipés de capteurs de dernier cri, pour prévenir tout faux départ. Ceux-ci mesurent toute pression de l'athlète 4000 fois par seconde!
Humainement, un athlète ne peut pas avoir de temps de réaction au coup de pistolet sous le dixième de seconde - selon une règle de la Fédération internationale - et donc toute pression avant ces 100 millisecondes sera signalée de façon informatique comme faux départ.
3. L'anémomètre
Entre les lignes de départ et d'arrivée - à 60m environ - , on trouve un petit instrument mesurant la vitesse du vent, un anémomètre. Ainsi, au delà d'une vitesse de vent "dans le dos" supérieure à 2,0 m/s, tout record ne pourra pas être homologué.
4. Le chrono d'arrivée
Il est mesuré à double, en fait. Il est d'abord fourni instantanément de manière "inofficielle" dans le stade et sur les écrans TV grâce à une double paire de cellules photo-électriques (à 1,1m de hauteur et 1,25m). Le chrono officiel est en revanche fourni par une caméra révolutionnaire - le Scan'O'Vision Myria (entre 2 et 4 m de hauteur) -, qui établit une photo-finish numérique.
Etant donné que le chrono "officiel" est déterminé par le passage du torse sur la ligne, les cellules photo-électriques ne fournissent qu'une valeur repère, un athlète pouvant passer une épaule, une main voire la tête au travers du faisceau (donc avant le torse, donc chrono inférieur).
Un faisceau par ailleurs doublé pour éviter que le chrono s'arrête au passage d'une main, ou même d'un insecte!
Retrouvez ici, en vidéo, comment on chronomètre un 100m.
Zurich, Daniel Burkhalter - Twitter @DaniBurkhalter
Une puce dans le dossard
Pour éviter tout souci de chronométrage, les dossards sont désormais équipés d'une puce. L'explication est assez simple:
"A l'époque, chaque dossard avait un numéro et un juge à l'arrivée notait l'ordre de passage sur la ligne", explique Peter Hürzeler, responsable de Swiss Timing. "Puis, on a mis le nom des athlètes sur ses dossards, mais ce n'était pas plus facile pour les juges à l'arrivée".