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Le public ne boude pas son plaisir à Zurich

Les performances des athlètes européens ont ravi le public du Letzigrund. [Daniel Mitchell]
Les performances des athlètes européens ont ravi le public du Letzigrund. - [Daniel Mitchell]
Voilà déjà quatre jours que les championnats d'Europe d'athlétisme battent leur plein. Si les sceptiques craignaient que le prix des billets et l'absence de grandes stars ne refroidissent le public, les spectateurs sont tout de même au rendez-vous. RTSsport.ch est allé à la rencontre de quelques supporters.

Si les organisateurs attendaient 25'000 spectateurs par jour, certains se montraient plus sceptiques quant au succès populaire des championnats d'Europe d'athlétisme de Zurich.

La première critique concernait le prix des billets: de 20 francs pour les plus abordables, donnant accès à la seule session du matin, à 240 le "package" le plus cher, pour une journée complète. L'absence des grandes stars américaines et jamaïcaines a également fait craindre que les spectateurs ne boudent ces compétitions.

Et la météo presque hivernale, qui a dominé la semaine des Européens, n'arrange pas le tableau. Mais même si le Letzigrund n'affiche pas toujours complet, force est de constater que le public répond bien présent.

Alors, comment les spectateurs vivent-ils ces championnats d'athlétisme ? Rencontre avec des supporters venus des quatre coins de l'Europe, lors du 50km marche.

Patricia, sa famille et des amis, France

Marie-Rose, Gérard, Guy, Patricia, Alexis et Cloélia. [J.Blanchard]
Marie-Rose, Gérard, Guy, Patricia, Alexis et Cloélia. [J.Blanchard]

« Allez Yohann !!! »: la famille de Patricia et ses amis n’hésitent pas à donner de la voix pour soutenir Yohann Diniz, le futur champion d'Europe du 50km marche. « Nous sommes venus pour toute la semaine », confie cette Nantaise. « On suit l’athlétisme en général. Mon fils est dedans depuis tout petit, comme celui-là d’ailleurs », dit-elle, en désignant le ventre arrondi de sa belle-fille.

Avec une dizaine de médailles déjà obtenues par les athlètes français, ces supporters tricolores ont de quoi se réjouir: « On soutient tous les Français, mais bien sûr, on attend avec impatience Renaud Lavillenie et Pierre-Ambroise Bosse sur 800m. »

Outre les nombreux succès de leurs compatriotes, Patricia et sa famille apprécient tout particulièrement l’organisation de ces championnats d’Europe : « Ici, tout est bien organisé, que ça soit au niveau du stade ou des transports.  Et les bénévoles sont super sympa ! » Seul petit bémol: le prix des billets.

Ces inconditionnels supporters ont donc le sourire aux lèvres pour leurs premiers Européens. « C’est vraiment une très belle semaine ! », concluent-ils tous en chœur, avant de retourner à leurs encouragements.

Veronica, Slovaquie

Veronica, une supporter slovaque. [J.Blanchard]
Veronica, une supporter slovaque. [J.Blanchard]

"Avec la pluie, il n'y a pas tellement de monde..."

, déplore Veronica. Cette habitante de Zurich, qui avoue ne pas beaucoup s'y connaître en athlétisme, a accueilli cinq de amis venus de Slovaquie pour le week-end.

Descendus dans la rue à 9h vendredi pour suivre la compétition de marche, la petite troupe, grimée aux couleurs slovaques, encourage avec ferveur ses compatriotes... en courant à leurs côtés sur le trottoir au moment de leur passage ! "Je ne peux pas me prononcer sur le prix des tickets, nous n'irons voir que cette compétition, qui est gratuite", explique-t-elle.

Nils, Allemagne

Julia, Nils, Chris, Hagen et Marcel. [J.Blanchard]
Julia, Nils, Chris, Hagen et Marcel. [J.Blanchard]

Nils fait partie de la sélection allemande et a participé à l'épreuve de marche 20km de mercredi, où il s'est classé 27ème. Vendredi, il s'est transformé en supporter.

Comme son coéquipier Hagen (classé 15ème mercredi), au bord de la piste, il n'a d'yeux que pour ses compatriotes alignés dans sa discipline de prédilection. "Nous suivrons aussi les épreuves de marathon", indique le jeune athlète, avant de relever la belle organisation des Européens. Le seul point noir ? "Pour un Allemand, ici, c'est très cher...", regrette-t-il.

Rebecca et son mari Edward, Irlande

Rebecca et son mari Edward. [J.Blanchard]
Rebecca et son mari Edward. [J.Blanchard]

 Habitués des grands rendez-vous sportifs, - ils ont assisté à de nombreux Jeux olympiques, Mondiaux et Européens d’athlétisme-, Rebecca et son mari Edward n’auraient manqué pour rien au monde ces joutes européennes. « Tout est parfait », confie Rebecca, l'air enjoué. « En plus, le temps est irlandais ! La pluie, c’est un temps d’été pour nous», rigole-t-elle.

Cette spectatrice irlandaise est véritablement conquise par l’organisation de ces Européens : « Le stade est facile d’accès et il n’y a pas d’attente. Les places sont très confortables et on voit très bien les compétitions ! » Et de renchérir : « Les 200 volontaires font vraiment un boulot incroyable et l’ambiance entre les supporters est géniale. »

N’y aurait-il rien à redire sur ces Européens ? « Ce qui est un peu dommage, c’est le manque de tradition. On vient aussi pour découvrir la culture de la Suisse », raconte Rebecca. « Par exemple, les jeunes filles qui amènent les médailles sont très bien habillées, mais on préférerait les voir en costume traditionnel. Les cloches dans le stade, ça c’est génial par contre ! Et Cooly (réd: la mascotte), on l'adore! ».

La famille Caporaso, Italie

Angela, Michele, Angela, Carmen et Pellegrino. [J.Blanchard]
Angela, Michele, Angela, Carmen et Pellegrino. [J.Blanchard]

Le marcheur italien Teodoro Caporaso (20e) a pu compter sur le soutien sans faille de sa famille durant ses 50 km d'effort. Ses parents, ses frères et soeurs ainsi que sa fiancée, habitués à le suivre en compétition, sont venus à Zurich en voiture depuis la Campanie (sud).

"Nous ne venons que pour la course, et nous n'avons pas vu grand-chose de l'organisation... Nous irons à la Maison italienne, visiter un peu Zurich, puis il faudra rentrer ce soir !", explique Michele, le frère de l'athlète. "Il paraît qu'aujourd'hui, c'est la plus mauvaise météo de la semaine du championnat ! Et dire qu'il faisait 28 degrés quand on est parti de chez nous !", s'amuse la joyeuse famille.

Irene et sa famille, Finlande

Aira, Irja, Irene, Juhani et Pauli. [J.Blanchard]
Aira, Irja, Irene, Juhani et Pauli. [J.Blanchard]

Arrivés tout droit d’un petit village en Laponie, Irene, ses deux sœurs et leurs maris font partie des nombreux supporters finlandais présents à Zurich. Comme beaucoup d’autres, cette famille ne tarit pas d’éloges sur le travail effectué par les organisateurs : « Tout est extra ». Et le prix des billets ? « C’est vrai que c’est un petit peu cher, mais en Finlande, c’est pareil », souligne Irene.

Présente pour toute la durée du championnat, cette famille suit avec intérêt toutes les compétitions, même si une discipline attirera spécialement son regard dimanche: « On se réjouit de voir la finale du lancer de javelot. On va bien sûr encourager Tero Pitkamati et Antti Ruuskanen ! »

De Zurich, Jennifer Blanchard et Jessica Vial

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