L'athlète de Portland devait courir le 1500 m - l'épreuve finale - en 4'18'' pour le record, garni d'une prime de 100'000 dollars. A un kilomètre de la fin, et même à la cloche, les observateurs ne misaient pas gros sur sa réussite. Mais sous les "ola" de la foule, Eaton a fini comme un "quarter miler" pour arracher ce record. Il a été bien aidé aussi par l'Algérien Larbi Bourrada, qui l'a tiré tant qu'il a pu dans le dernier tour de cette épreuve qui représente une torture pour un athlète aussi charpenté qu'un décathlonien. C'est le premier record du monde de ces joutes.
Eaton a fait la différence au cours d'une 2e journée sans faille. Alors qu'il comptait 25 points de retard à mi-parcours samedi, il a comblé son débours en notamment en lançant son javelot à 63m63, 5 mètres de plus que lors de son précédent record. Mais ses principales forces sont la vitesse et la détente-explosivité: il a ainsi fusé en 10''23 sur 100 m et surtout 45''00 sur 400 m (samedi/1060 pts), des performances que ne renieraient pas les spécialistes. Du reste, rien ne souligne mieux la polyvalence de l'Américain que sa victoire en Ligue de diamant l'an dernier à Oslo sur... 400 m haies, une discipline qui ne figure même pas dans le décathlon.
L'athlète de 27 ans, marié à la vice-championne du monde de l'heptathlon, la Canadienne Brianne Ashton-Eaton, n'avait plus terminé de décathlon depuis sa victoire aux Mondiaux 2013 à Moscou. Il était arrivé à Pékin "affamé", sachant aussi que son précédent record, établi en 2012 lors des sélections US pour les JO, ne reflétait pas tout à fait son réel niveau.
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