En parallèle au rapport de l'AMA, la justice française a inculpé la semaine dernière l'ex-président de l'IAAF Lamine Diack, notamment, et a dans le collimateur plusieurs membres de son "clan" autrefois aux manettes à la fédération internationale, dont deux de ses fils et son conseiller juridique Habib Cissé, soupçonnés d'avoir fait chanter des athlètes russes en échange de leur silence sur des cas positifs les concernant.
"Une chance se présente"
"Diack en prend un coup, mais pas forcément l'athlétisme", estime le patron d'Athletissima. "Je ne pense pas que ce sport en ressorte gravement blessé. C'est d'abord une affaire du clan Diack (soupçonné d'avoir participé à l'extorsion de fonds en Russie) plutôt que de l'IAAF dans son ensemble. Aujourd'hui, l''équipe dirigeante à l'IAAF n'est plus la même", relève Jacky Delapierre, qui fait confiance au nouveau président Sebastian Coe pour être l'homme du renouveau.
"Coe veut reconstruire sur de nouvelles bases, et une chance extraordinaire se présente", positive encore Jacky Delapierre. Ce dernier s'exprimait à sa descente d'avion en provenance de Porto Rico, où il venait de participer à une rencontre entre organisateurs de meetings et managers.
si/lper
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Espoir dans le passeport biologique
D'une façon générale, Jacky Delapierre fonde de grands espoirs dans le passeport biologique. Et il estime que l'IAAF doit serrer la vis vis-à-vis des fédérations nationales qui ne collaborent pas vraiment à la lutte antidopage. Il reconnaît que l'athlétisme traverse une "onde de choc", mais que, sous la gouvernance Coe, elle est entrée dans une ère "beaucoup plus moderne".
Seiler: "ce serait juste incroyable"
Pour le président de Swiss Athletics Christoph Seiler, la dimension de l'affaire est inattendue. "S'il s'avère devant la justice que la corruption est répandue au point que des athlètes ont pu acheter leur virginité, c'est juste incroyable et ça dépasse toutes mes craintes", a dit l'ancien champion de Suisse du marathon. De son côté, l'Allemand Helmut Digel, ancien membre du conseil de l'IAAF, estime que cette affaire de dopage généralisé en Russie est de nature à changer l'athlétisme. "Le cas du sprinter Ben Johnson (dopé en 1988) et le scandale de la FIFA sont en comparaison bénins", a-t-il estimé.