Fierté nationale, l'athlétisme kényan a obtenu onze médailles dont deux titres aux derniers JO de Londres. Mais il se sait dans le collimateur car une trentaine d'athlètes kényans ont été suspendus pour dopage depuis 2012, et craint de subir le même sort que la Russie.
afp/bao
"S'ils ne travaillent pas sérieusement..."
"Le Kenya a un vrai problème. S'ils ne travaillent pas sérieusement (contre le dopage), je pense que quelqu'un le fera pour eux", avait averti sans détour en début de semaine Dick Pound, président de la commission d'enquête de l'AMA, citant notamment un reportage de la télévision allemande ARD à l'origine des investigations contre la Russie et qui accusait aussi de dopage des athlètes kényans.
La star kényane du marathon Rita Jeptoo a été suspendue en janvier pour 2 ans après un contrôle positif à l'EPO et les sprinteuses kényanes Koki Manunga (400 m haies) et Joyce Zakary (400 m) ont été contrôlées positives en août pendant les Mondiaux de Pékin, où le Kenya a fini pour la première fois en tête du tableau des médailles (7 médailles d'or, 6 d'argent et 3 de bronze).
La légende kényane Kip Keino, qui a glané 5 médailles olympiques, dont 2 titres aux JO-1968 (1'500 m) et 1972 (3'000 m steeple), a récemment averti que l'AMA "pense que le Kenya met le problème du dopage sous le tapis" et pourrait "demander la suspension du Kenya de toute compétition pour 4 ans, dont les JO 2016".
Le vice-président kényan William Ruto avait annoncé en septembre, après les deux contrôles positifs à Pékin, la rédaction d'un projet de loi pour punir pénalement le dopage.