Les faits analysés balaient les 15 ans de règne de Lamine Diack, le patriarche sénégalais qui a présidé l'AAF jusqu'en août dernier. "L'IAAF ne s'est pas montrée assez ferme avec un certain nombre de pays dont la Russie."
"Les dirigeants de l'IAAF ne pouvaient ignorer l'ampleur du dopage", estime encore la commission dans son rapport de 89 pages. Celle-ci "ne peut être attribuée seulement à quelques brebis galeuses agissant de façon isolée".
Par rapport au 1er rapport publié à Genève en novembre, cette 2e version fait apparaître donc que le laxisme de la fédération basée à Monaco concernait également d'autres nations que la Russie, dont les athlètes ont été provisoirement bannis et qui pourraient être exclus des JO de Rio.
afp/bao
L'IAAF toute entière est mise en doute
"Lorsque le président de l'IAAF (Lamine Diack, mis en examen par la justice française, ndlr), son conseiller personnel (Habib Cissé, lui aussi mis en examen, ndlr) , 2 de ses fils en position de responsabilité (Papa Massata et Khalil Diack, tous 2 employés par le passé par l'IAAF, ndlr), le directeur du département médical et antidopage (Gabriel Dollé, lui aussi mis en examen) et le secrétaire général adjoint sont tous impliqués dans des agissements douteux ou criminels, c'est la réputation de l'IAAF toute entière qui est mise en doute , et cette réputation doit être restaurée, souligne le rapport.
Coe affirme n'avoir rien dissimulé
L'IAAF de son côté avait pris les devants la veille en affirmant qu'on ne saurait parler d'un système corrompu en son sein. La question est désormais de savoir quelles conséquences, le cas échéant, l'affaire pourrait avoir pour l'actuel président Sebastian Coe, élu en août dernier et qui était vice-président à l'époque des faits reprochés. Coe lui-même a affirmé ces jours à CNN que l'IAAF n'avait rien dissimulé.
Pound: "Le Kenya ne faisait pas partie de notre mandat"
"Il y a clairement un problème avec le Kenya", a répété jeudi Dick Pound. "Nous savons qu'il y a un problème", a insisté l'ancien patron de l'AMA, "mais nous n'avons pas enquêté sur le Kenya, cela ne faisait pas partie de notre mandat", tout en soulignant la nécessité de creuser le sujet dans le futur.
"Il pourrait y avoir une autre commission d'enquête indépendante pour jeter un oeil au Kenya, une fois que la fumée se sera dissipée", mais nous n'avons pas été autorisés à aller plus loin sur ce dossier, a expliqué le Canadien.