"C'est la première fois que Lea arrive à une grande compétition en ayant sa tête et ses jambes aussi bien connectées", analyse son coach Laurent Meuwly. Il fait allusion aux ratés des Européens indoor en début d'année à Belgrade (5e sur 400 m) et aux JO de Rio (élimination en séries sur 400 m haies), des malheurs aujourd'hui évacués grâce notamment au travail mental effectué. La Vaudoise travaille avec un coach mental.
Mais la raison de sa percée - à confirmer jeudi - s'explique aussi, d'abord, par l'expérience qui commence à entrer. La Nyonnaise, qui ne sera jamais la plus forte techniquement, se sent de plus à l'aise dans cette discipline qu'elle n'a abordée qu'en 2015.
Les Américaines, souvent, partent pied au plancher et finissent tant bien que mal, "lessivées", en espérant capitaliser sur leur avance jusqu'au bout. Mais quand l'acide lactique tétanise les jambes sur la fin, cet excès de fougue peut s'avérer fatal. C'est là que réside la chance de Lea Sprunger. "Courir en contrôle sur la première partie et se lâcher à la fin, c'est le plan", résume Meuwly. Lea Sprunger fait figure d'outsider. Attendre d'elle une médaille serait excessif mais en espérer une n'est pas interdit.
ats/tai
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Hejnova part favorite
La favorite s'appelle Zuzanna Hejnova. Double championne du monde en titre, la Tchèque de 30 ans a de la bouteille et se révèle une technicienne hors pair. Les Américaines, emmenées par la championne olympique Dalilah Muhammad et Kori Carter, qui ont couru toutes les deux en moins de 53'' il y a six semaines aux sélections US, sont sur le papier entre une seconde et une seconde et demie plus rapides que Lea Sprunger (record à 54''29). Mais elles peinent parfois à courir vite hors des Etats-Unis. Muhammad a par exemple abandonné à Athletissima, où Lea Sprunger avait pris la 2e place.