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L'AMA a bel et bien saisi le Tribunal arbitral du sport

La Russie, encore et toujours dans l'oeil du cyclone. [Keystone - Pavel Golovkin]
La Russie, encore et toujours dans l'oeil du cyclone. - [Keystone - Pavel Golovkin]
L'Agence mondiale antidopage (AMA) a saisi jeudi le Tribunal arbitral du sport (TAS) concernant le dossier du dopage russe, après avoir prononcé en décembre l'exclusion de la Russie des JO de Tokyo.

Le TAS doit désormais rendre une décision définitive concernant l'exclusion pour quatre ans de la Russie de toute compétition internationale, prononcée le 9 décembre par l'AMA pour sanctionner la "manipulation" de données de contrôles antidopage, remises à l'AMA par l'Agence russe antidopage (Rusada), a rappelé l'AMA dans un communiqué.

"Toute décision du TAS (...) devra être reconnue et appliquée par tous les signataires du Code (mondial antidopage, ndlr)", a précisé l'AMA. Le 27 décembre dernier, Rusada avait fait appel de la décision de l'AMA, menant à cette saisine du TAS.

L'AMA a rappelé que, malgré l'exclusion de la Russie, les athlètes russes pourront participer sous drapeau neutre aux compétitions à condition de prouver qu'ils ne sont pas en cause dans cette vaste affaire.

ats/ace

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Les faits

L'AMA a décidé le 9 décembre d'interdire à la Russie de participer pour quatre ans aux principaux évènements internationaux, notamment les JO 2020 et 2022 et la Coupe du monde 2022 de foot. Si les sanctions sont aussi lourdes, c'est que l'AMA a estimé que la Russie avait "manipulé" les données du laboratoire antidopage de Moscou lui ayant été transmises en début d'année, un énième rebondissement dans un scandale qui a démarré avec la révélation en 2015 d'un dopage institutionnel pratiqué depuis 2011 et impliquant hauts fonctionnaires, agents secrets et fioles d'urine trafiquées.

Plusieurs rouages

Cette affaire de dopage institutionnalisé en Russie entre 2011 et 2015 implique plusieurs rouages de l'État, dont le ministère des Sports et le service secret FSB. Depuis fin 2015, les compétitions internationales en athlétisme n'acceptent plus que des sélections de sportifs russes "neutres", sans les couleurs du pays. Le drapeau blanc, bleu et rouge n'a pas non plus été hissé aux JO 2018.

Résultats effacés

Début 2019, la remise de milliers de données brutes de contrôles antidopage, stockées dans les serveurs de l'ancien laboratoire de Moscou, aurait dû clore l'affaire. Mais les experts informatiques missionnés par l'AMA ont découvert que "des centaines" de résultats suspects avaient été effacés de ces données, pour certains entre décembre 2018 et janvier 2019, juste avant leur remise par les autorités russes au gendarme mondial antidopage.