Si le sport est à l'arrêt, la traque aux tricheurs continue. Mais dans la crise sanitaire actuelle, le travail des contrôleurs est forcément bien plus compliqué. Si certains athlètes en profitent pour tricher, ils pourraient néanmoins être rattrapés plus tard, comme le confirme Olivier Niggli, directeur général de l'Agence mondiale antidopage (AMA). "D'une part, le système n'est pas totalement à l'arrêt, il y a encore des tests qui sont effectués. D'autre part, il y a d'autres moyens de lutte antidopage, comme le passeport de l'athlète, un outil qui permet de mesurer les paramètres sur la durée. Il n'est donc pas exclu que des anomalies apparaissent lorsque l'on pourra effectuer des tests du passeport dans quelques semaines".
Un dopage pas forcément efficace
Personne ne sait aujourd'hui quand les compétitions pourront reprendre. Le dopage en ce moment est-il donc vraiment efficace? Professeur à l'université de Lausanne et grand connaisseur des questions du dopage, Martial Saugy en doute fortement. "Je ne suis pas certain que se doper dans une période où les entraînements sont restreints soit extrêmement effiace. Mais s'il y a dopage, en faisant un bilan dans 2 mois et en ayant un minimum de contrôles, on va pouvoir cibler des athlètes qui auraient triché pendant cette période".
Le report des Jeux olympiques de Tokyo à 2021 va également permette à la lutte antidopage d'avoir plus de temps pour se remettre en fonctionnement plein après cette crise sanitaire. "Un système de nouveau cohérent et global sera en place bien avant la date des JO. Pour le système antidopage, le report des Jeux enlève une certaine pression", confirme Olivier Niggli.
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