Football et dépression: "Ça ne peut pas m'arriver à moi! Je suis footballeur, je suis fort!"
La dépression est un sujet tabou dans le monde du football. Pourtant, de nombreux joueurs en souffrent, comme l'attaquant du FC Schaffhouse Francisco Rodriguez, qui a accepté de témoigner. La problématique pourrait devenir un enjeu de santé publique, particulièrement pour les plus jeunes footballeurs.
Pendant une dizaine de mois la saison passée, Francisco Rodriguez a souffert de dépression lorsqu'il portait le maillot de Lugano. Cet été, le petit frère de Ricardo Rodriguez a décidé de quitter le Tessin et la Super League, destination Schaffhouse, à l'échelon inférieur, afin de se rapprocher de sa famille. Pour la première fois, il a accepté d'aborder ce sujet dans le but de "transmettre un message", notamment auprès des plus jeunes.
"Tout était noir", "On remet tout en question", "Pourquoi je vis?": dans cet entretien, Francisco Rodriguez se livre sans tabou, mais avec beaucoup de dignité. Ce témoignage - fort - est rare dans le monde du football. Nous avons choisi de vous le proposer en intégralité.
Cette interview a été réalisée dans le cadre d'un "Mag de la rédaction" de l'émission Sport Dimanche. Le reportage aborde également la problématique de la dépression auprès des plus jeunes footballeurs, en lien notamment à un événement dramatique survenu en octobre au Royaume-Uni.
Jeremy Wisten, 17 ans seulement, s'est suicidé après avoir appris que son club de Manchester City ne souhaitait pas le conserver. Un cas qui pourrait se reproduire si cette problématique n'est pas davantage prise en compte, selon Régis Rothenbühler, ex-international suisse aujourd'hui formateur au sein de l'Association suisse de football.
Stefan Renna
Publié Modifié
Nota Bene
Le sondage effectué par la FIFPro, le syndicat international des footballeurs professionnels, cité dans le reportage, date de 2013. "Des études de suivi ont confirmé ces conclusions", écrit la FIFPro sur son site.
Ce même syndicat, dans un autre sondage en lien avec la crise sanitaire liée au Coronavirus, indique que "22% des joueuses ont fait état de symptômes correspondant à un diagnostic de dépression" et "18% des femmes ont déclaré des symptômes correspondant à un diagnostic d'anxiété généralisée".
A noter à ce sujet que nous n'avons pas pris en compte la situation des footballeuses dans ce reportage, mais que les mêmes observations pourraient être appliquées au football féminin, même si les enjeux économiques et le niveau de formation ne sont pas comparables avec le football masculin.
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