Direction les écuries de Crête à Vandoeuvres dans la campagne genevoise pour rencontrer Michel Sorg. Sous-directeur du CHI de Genève, il a pris à la fin de l'été passé la tête de l’équipe nationale de saut où il officie en binôme avec le coach technique Thomas Fuchs. Une entrée en fonction qui est intervenue dans une période délicate pour le monde de l’équitation.
"Tout s’est arrêté du jour au lendemain l’an dernier avec le coronavirus. Les grands rendez-vous sont passés à la trappe. Et puis, la rhinopneumonie apparue au CSI de Valence en février a de nouveau chamboulé nos plans ", indique Michel Sorg. "C’est un virus respiratoire qui peut être dangereux pour les chevaux et malheureusement certains en sont décédés. Afin de contenir sa propagation, les concours ont été annulés durant six semaines".
"Il y a désormais un vrai calendrier qui est dessiné jusqu’à cet été"
La finale de la Coupe du monde de Göteborg, pour laquelle les Helvètes Steve Guerdat, Martin Fuchs et Bryan Balsiger étaient qualifiés, a fait les frais de la rhinopneumonie. Les compétitions ont pu reprendre à partir du mois d'avril mais avec des protocoles sanitaires stricts. Chaque week-end, les athlètes, les grooms, ainsi que les chevaux doivent se soumettre à des prises de température et des tests PCR.
Malgré ces contraintes, l’état d’esprit est optimal dans le camp helvétique. "Il y a désormais un vrai calendrier qui est dessiné jusqu’à cet été. Les cavalières et cavaliers ont envie de faire des concours et de se préparer au mieux pour les échéances qui arrivent ", souligne Michel Sorg (35 ans). Steve Guerdat vient d’ailleurs de remporter avec brio le CSI 5 étoiles de Saint-Tropez.
Le podium en ligne de mire pour les JO et les Européens
Avec Steve Guerdat et Martin Fuchs, actuels numéros un et trois mondiaux, les attentes sont légitimes pour la Suisse en vue des JO de Tokyo (23 juillet-8 août) et des Européens de Riesenbeck (30 août-4 septembre). Pour le chef d’équipe, l’objectif sera de décrocher au minimum une médaille lors de chacun de ces deux rendez-vous. "Nous avons la chance d’avoir une équipe de Suisse forte et soudée. Nous sommes en droit d’espérer cela ". Dans l’immédiat, Michel Sorg a le regard tourné vers le CSIO de Saint-Gall début juin, 1re étape de la Coupe des Nations, où il espère voir briller le drapeau suisse.
Sébastien Schorderet
Concours par équipe remodelé
Outre l’épreuve individuelle, la Suisse aura une belle carte à jouer lors du concours par équipe aux Jeux olympiques. Une compétition dont le règlement a changé. "Jusqu'à présent, chaque équipe alignait quatre participants et le moins bon résultat d’entre eux était effacé. À Tokyo, l’équipe sera composée de trois athlètes et tous les résultats compteront. D’un point de vue personnel, je ne suis pas convaincu par cette formule. Nous sommes avec des chevaux, il peut toujours y avoir des imprévus. Mais nous allons nous plier à cette règle et nous ferons les comptes à la fin des JO".
Il n’y pas que le saut d’obstacles
Si le saut d’obstacles est la discipline phare de l’hippisme, il convient de ne pas oublier le dressage et le concours complet. La Suisse aura droit à une place en individuel pour le dressage aux JO. Les espoirs seront plus grands dans le concours complet où une équipe helvétique sera présente pour la 1re fois depuis les Jeux d’Atlanta en 1996. "Une formation jeune, très motivée, avec des talents à l’instar du Fribourgeois Robin Godel", détaille Michel Sorg.
Affaire Andrew Kocher: "Abject et intolérable"
L"affaire Andrew Kocher" a défrayé la chronique en ce début de saison. L’Américain a été suspendu 10 ans par la Fédération internationale pour usage d’éperons électriques. "Il s’agit d’un cas isolé qui doit être sévèrement puni. C’est tout simplement abject et intolérable, les mots sont faibles. Il ne faut pas oublier que les cavaliers font ce sport car ils aiment l’animal et tout est mis en œuvre pour que les chevaux se sentent bien et soient choyés", commente Michel Sorg.